298 réfugiés dont 28 ivoiriens, se sont manifestés hier matin, au camp de Choucha pour lancer un appel à la communauté internationale et surtout au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) afin de réexaminer leurs dossiers de demande d'asile et surtout d'avoir la protection l'ONU. Cette action a été menée par plusieurs réfugiés de différentes nationalités à savoir : Ivoiriens, Tchadiens, Libériens, Sierra Léonais, Soudanais de Darfour, Nigériens et d'autres communautés minoritaires qui ont vu leurs demandes rejetées. Les demandes de « la plupart des Ivoiriens et aussi des Africains de l'Ouest ont été rejetées sans qu'une étude adéquate de leur cas ait été faite », d'après Frédéric Tiade, porte-parole de la communauté ivoirienne du camp de Choucha. Mais « la plupart de ces cas rejetés concernent des personnes qui fuient des problèmes et des conflits politiques et religieux », tenait à préciser le porte-parole. Plus d'un an s'est écoulé, alors que le camp de Choucha continue d'accueillir des réfugiés ayant fui la guerre en Libye. Ces derniers qui se comptent en centaines, attendent toujours et avec impatience de bénéficier d'un placement dans l'un des pays Européens ou en Amérique du Nord. Mais vainement. Et si quelques uns ont pu -entre temps- obtenir ce statut, d'autres à l'instar des Ivoiriens, voient leurs demandes rejetées par le HCR. Ils se sentent même, trahis. « On était en 2011 quand le bureau du HCR nous disait d'attendre dans l'intention de nous aider », signale Frédéric tout en ajoutant dans un communiqué, que « des jours et des mois passèrent quand le bureau nous affirme ceci : votre pays est tranquille, il est économiquement stable », laisse entendre le communiqué. A cet effet, le porte-parole des réfugiés considère que les conditions et les critères d'acquisition du statut de refugié que l'HCR a même communiqués ne contenaient pas le volet économique, « du coup, nous nous sommes sentis trahis », toujours d'après lui. Harcèlement Il précise par ailleurs, qu'ils sont « constamment harcelés par certains agents de l'UNHCR », qui nous « disent de retourner en Libye si possible ». Le porte- parole des refugiés critique les conditions de vie dans le camp. « Les conditions de vie dans le désert de Choucha sont très pénibles pour nous… Les conditions météorologiques, climatiques y sont horribles », proteste Frédéric qui compare la vie dans le camp à « un enfer ». Le réfugié ajoute que : « la distribution des kits d'hygiène se fait encore plus rare qu'auparavant et que la dernière distribution date de quatre mois». Toujours dans le même cadre, le réfugié n'hésite pas à critiquer les procédures adoptées par le HCR pour traiter leurs dossiers. Il considère que les interviews déterminant l'acquisition du statut de réfugié n'ont pas été du tout bien traitées. « La plupart des demandes des Ivoiriens et aussi des Africains de l'Ouest ont été rejetées sans qu'une étude adéquate de leur cas ait été faite », réitère la même source, tout rappelant les propositions présentées par le UNHCR après avoir rejeté définitivement leurs demandes. En fait, le Haut Commissariat des Réfugiés recommande aux demandeurs d'asile soit d'aller en Libye de leur propre gré, soit de rester en Tunisie, ou de retourner dans leur pays d'origine par un vol de l'OIM. Face à cette situation, les réfugiés ne savent pas quoi faire, ni où aller. « Nous sommes en train de voir dans tous les sens et de solliciter les ONG pour qu'elles nous viennent en aide », signale Frédéric tout en manifestant sa crainte d'être rapatrié obligatoirement vers son pays d'origine.