Trois poissons de la variété « lagocephalus sceleratus », pesant en moyenne 2,5kg avec une longueur avoisinant 60 cm, ont été encore une fois pêchés la semaine dernière dans la mer de Houmt-Souk, au nord de l'île de Djerba, et heureusement identifiés comme tels à temps par les services locaux de la pêche et de l'aquaculture relevant du ministère de l'Agriculture. Avant cette récente prise, d'autres de l'espèce ont été pêchés dans les eaux tunisiennes, un à Adjim, le premier cas de l'espèce dans notre pays, au mois de juin 2011 et il pesait 2,4 kg et sa longueur atteignait 55 centimètres, puis un autre à Aghir au sud-est de l'île, et quatre autres à Zarzis, selon M.Fethi Nalouti, Chef de service du Groupement Interprofessionnel des Produits de la Pêche ( GIPP ) à Zarzis.. Le « lagocephalus sceleratus », cette espèce exotique mieux connue dans les milieux des pêcheurs sous les noms de « poisson coffre », ou « poisson lapin », ou encore « Bouchkara », reconnaissable à sa couleur gris foncé au niveau du haut du dos avec des points noirs, et blanche au bas avec des stries épineuses sur l'abdomen, est un poisson de la Mer Rouge qui est passé en Méditerranée via le canal de Suez. Le «lagocephalus sceleratus » est très agressif, capable de couper les lignes à l'aide de ses quatre dents aiguës, s'en prenant au poisson pris dont il se nourrit parfois, et de provoquer de la sorte des pertes considérables pour les pêcheurs qui voient la quantité des prises dans leurs filets régresser, et qui se trouvent de surcroît parfois contraints de perdre trop de temps pour retirer des filets un poisson lapin pêché parce qu'en situation de stress ou de panique, celui-ci a la capacité de gonfler au point de s'y emmêler. Par ailleurs, il est un poisson toxique et dangereux, possédant un appareil venimeux avec certains rayons des nageoires dorsales reliés à des glandes à venin. Comme il est à la fois venimeux et vénéneux, son ingestion est déconseillée car synonyme de risques majeurs : depuis son intrusion en Méditerranée orientale où il s'est rapidement et remarquablement propagé à cause principalement du réchauffement climatique, avant de faire ses premières apparitions en Méditerranée occidentale, plusieurs observations d'intoxication sévère et quelques décès même ( deux au moins ) ont été rapportés en Israël, au Liban, en Turquie et en Grèce. Même si aucun cas d'intoxication n'a été observé dans notre pays, le ministère de l'Agriculture a pris le soin de diffuser des bulletins de météo marine à tous les ports, services régionaux de la pêche et directions marines pour mettre en garde les pêcheurs et les citoyens contre la pêche et la consommation de ce poisson toxique.