INFOTUNISIE – Le changement des habitudes alimentaires, le manque d'activité physique ainsi que l'impact de la publicité sur le comportement du Tunisien, trônent en tête des raisons qui expliquent l'expansion que connaît la consommation du sucre en Tunisie durant les 15 dernières années, qui a franchi la barre de 2,5 kg par personne et par an. Une hypothèse qui vient d'être dégagée par des experts de l'Institut National de Nutrition et de Technologie alimentaire, réunis jeudi à Tunis, avec les représentants de la presse nationale. Il ressort de la rencontre que le Tunisien consomme 15 kg de sucre par an, soit 40 grammes par jour, sans compter les glucides contenus dans les aliments (fruits, légumes, lait et céréales). Scientifiquement parlant, l'organisme nécessite des glucides plus que du sucre libre. Ce sont les glucides qui fournissent de l'énergie au corps humain et sont nécessaires à son fonctionnement, rappellent les nutritionnistes. Les experts ont affirmé, à ce propos, que les apports recommandés en glucides ne devraient pas dépasser les 250 grammes par jour dont moins de 10% sous forme de sucres simples (le sucre blanc ajouté). En effet, et d'après des recherches internationales récentes, le sucre demeure l'acteur principal dans plusieurs phénomènes affectant la stabilité de l'organisme, notamment les troubles cardio-vasculaires, l'ostéoporose, les inflammations intestinales, ainsi que la baisse immunitaire et le cancer. Et ce, outre l'implication directe du sucre dans les caries dentaires, l'obésité et le diabète. La rencontre a, par ailleurs, constitué une opportunité pour dresser plusieurs constats, dont celui relatif à la consommation du sucre ajouté qui dépasse de loin celle des glucides chez le Tunisien. Un appel à été lancé, dans ce sens, afin d'inverser cette équation notamment grâce à la multiplication des campagnes de sensibilisation quant à l'apport des aliments en glucides et qui contiennent, en plus, des fibres régulatrices. En ce qui concerne la publicité, le directeur de l'Institut a affirmé qu'un débat est ouvert depuis deux ans avec les différentes parties concernées. Il a abouti à la réduction de la durée du spot télévisé et à la suppression de plusieurs spots pouvant nuire à la santé du consommateur, selon l'agence TAP.