Un récent document publié par le ministère de l'Education sur les statistiques 2010/2011 concernant les équipements des écoles de l'enseignement de base révèlent que parmi les 4518 établissements scolaires du 1er cycle de l'enseignement de base répartis sur tout le territoire, 4253 sont clôturés, soit 265 écoles ne disposent pas de clôture, pourtant c'est le minimum d'infrastructure à mettre en place pour assurer la sécurité des élèves et des enseignants dans l'enceinte des écoles et éviter les intrusions étrangères et suspectes, bien nuisibles au bon déroulement des cours et de la vie scolaire en général. De même le document fait état d'un manque flagrant en matière d'eau potable et d'électricité. Sans oublier le grand nombre d'écoles qui n'ont pas encore bénéficié de dallage de leurs cours et où l'état des blocs sanitaires laisse encore à désirer ! Ce sont surtout les écoles de l'intérieur du pays qui sont concernées par ces problèmes, la situation étant cependant nettement meilleure dans les zones urbaines où environ 98% des écoles bénéficient de ces services et sont clôturées. Le document qui fournit aussi des données sur d'autres commodités (routes goudronnées, blocs sanitaires, photocopieurs…) au sein des établissements scolaires du 1er cycle de l'enseignement de base, donne les différents chiffres sur les écoles avec ou sans clôture dans tous les gouvernorats. Si l'on exclut la capitale Tunis et ses banlieues où la quasi-totalité des écoles disposent de clôture, d'eau et d'électricité, le reste des écoles dans toutes les autres régions souffrent encore de l'absence de ces équipements fondamentaux. Concernant la clôture des écoles, on peut remarquer, à titre d'exemples, qu'à Bizerte, 198 écoles sont clôturées sur 207, à Béja 144 sur 151, à Jendouba 221 sur 231, à Siliana 179 sur 192, au Kef 179 sur 193, à Kasserine 217 seulement sur 316, à Sidi Bouzid 264 sur 316, à Gabès 159 sur 166, à Sfax on compte 367 écoles primaires dont 345 seulement sont clôturées, de même à Kairouan sur 311 écoles, seulement 297 disposent de clôture, et j'en passe… Pour ce qui est de l'approvisionnement en eau potable, on relève les chiffres suivants : à Bizerte, sur 207 école, 181 seulement jouissent de ce service ; à Béja 134 établissements scolaires ont de l'eau sur un total de 151 ; à Jendouba 150 sur 231 ; à Siliana, 141 sur 192 ; au Kef, 145 sur 193 ; à Kasserine, 213 sur 301 ; à Sidi Bouzid242 sur 316 ; à Gabès, 171 sur 187 ; à Sfax 343 sur 367 ; à Kairouan qui compte 311 écoles primaires 286 seulement sont équipées d'eau courante. Bref sur un total de 4518 écoles répartie sur tout le territoire, on relève seulement 4047 écoles où l'eau potable est disponible, soit 471 écoles demeurent sans eau. L'accès à l'eau potable reste un luxe pour la plupart des écoles en zones rurales qui manquent aussi d'installations sanitaires. Côté électricité, les statistiques montrent que, à quelques exceptions près, la quasi-totalité des écoles disposent de courant électrique. Il n'est pas à démontrer que l'absence de clôture autour de certaines écoles ou collèges a été à l'origine de plusieurs incidents survenus au sein de ces établissements provoquant des actes de violence perpétrés contre le corps enseignant ou les élèves de la part de parents ou de personnes étrangères qui s'y sont introduits aisément, sans autorisation ou convocation préalables pour régler leurs comptes avec un enseignant ou un agent administratif. De même, faute de clôture, ces écoles ont été maintes fois la cible d'énergumènes qui se sont infiltrés dans l'enceinte des établissements pour accomplir leurs actes de violence contre les enseignants ou les élèves avant de prendre la poudre d'escampette. Le nombre de ces agressions s'est multiplié surtout ces derniers mois qui ont suivi la Révolution. En outre, à part ces intrusions indésirables accompagnées souvent d'actes de violences à l'encontre des élèves et du corps enseignant, d'autres conséquences fâcheuses peuvent découler du manque de clôture dans ces écoles, notamment celles situées à proximité d'une route à grande circulation, qui reçoivent quotidiennement et à longueur de journée une bonne quantité de poussière et de bruit provoqué à chaque passage de véhicules… Sans oublier que l'absence de clôture inquiète toujours les parents qui craignent que leurs chérubins sont tentés de s'éloigner de leur école, vu que les entrées et les sorties des élèves sont souvent difficiles à contrôler en de telles conditions. A l'heure où l'on parle de réformes imminentes à apporter au système éducatif tunisien, qui doit en principe changer de fond en comble, une attention particulière doit être accordée à l'équipement et à l'infrastructure nécessaires exigés par nos écoles pour garantir le droit à une vie scolaire où les études se déroulent dans une ambiance saine et décente pour des millions de nos élèves, notamment ceux des villes de l'intérieur et des zones défavorisées qui ont été longtemps négligées !