Synonyme de développement de sociétés et de démocratie, la société civile est considérée comme une sphère d'action à différencier de l'Etat. Elle a également, pour rôle de faire le contrepoids au régime au pouvoir afin de garantir la liberté et les droits des citoyens sans pour autant négliger un facteur d'une importance majeure : l'éducation à la citoyenneté. Une citoyenneté positive, fructueuse apte à changer le sort de tout un peuple. Partant de ce principe, un groupe d'associations tunisiennes a pris l'initiative pour la deuxième fois d'organiser le Forum du Citoyen Actif durant deux jours. En fait, suite au succès du 1er Forum de la société civile, tenu le 2 avril 2011, l'Atuge, Tounesna, Util, Sawty et Trait d'Union Tunisie ont réuni les 18 et 19 mai, 200 associations à la Cité des Sciences de Tunis pour réfléchir à leur rôle dans la Tunisie post-révolution et mieux s'organiser dans le domaine. Certains annoncent déjà leurs sujets d'intérêt : la lutte contre le retour de l'enseignement Zeitounien. Un groupe d'associations compte se réunir très prochainement pour établir un plan d'action dans ce sens. Née pendant le siècle des Lumières, l'idée de la société civile est conçue comme un champ d'action libre, démocrate où, les individus vivent ensemble tout en étant des citoyens libres de parler et d'agir et surtout de jouir de leurs droits. Ce principe a bel et bien été confirmé lors du forum où, l'on a donné l'occasion à un nombre important d'associations d'avoir une vision globale sur leur place et surtout leur rôle dans la nouvelle Tunisie. Le rendez-vous était également, une opportunité pour mieux définir les champs d'action présents et futurs et de créer des synergies entre les différents acteurs dans les mêmes domaines. Pour ce faire, plusieurs ateliers et séances plénières ont été organisés pour mettre l'accent sur plusieurs thèmes, entre autres, le pouvoir et le contrepouvoir, le développement et l'emploi, la citoyenneté et la vie associative ainsi que la citoyenneté et la solidarité. Débat chaud Des thèmes d'actualité ont fait l'objet d'un débat chaud. En effet, l'atelier placé sous le thème citoyenneté et solidarité, a été marqué par un débat sur le retour de l'enseignement zeitounien. Cette question d'importance majeure et surtout d'actualité brûlante a été évoquée par les acteurs de la société civile plus particulièrement, ceux qui s'inquiètent pour le devenir de nos écoles. Dans ce cadre, les participants se sont mis d'accord sur l'urgence de se réunir dans les quelques jours à venir pour examiner cette question et établir un plan d'action afin de protéger la formation scolaire et universitaire menacée. Dans ce sens, Emna Menif a proposé d'agir de la même manière que celle adoptée par une coalition d'associations formée pour être vigilante au niveau des libertés et des droits. Elle recommande de généraliser cette expérience dans tous les secteurs et domaines qui touchent de près ou de loin les citoyens. « Il faut qu'il y ait une plate-forme de communication informatisée pour partager et échanger les informations rapidement, d'où plus d'efficacité », propose également, Mme Menif tout en mettant l'accent « sur l'organisation des associations lesquelles doivent être bien équipées et structurées ». En fait John Locke, considère qu'il est du devoir de l'Etat de garantir au citoyen l'égalité devant le droit, la liberté, l'intégrité et la propriété. Si ces principes démocratiques ne sont pas respectés, les citoyens ont dès lors le droit, au titre de société citoyenne, de se rebeller et d'agir contre le pouvoir en place. La société civile tunisienne pourra-t-elle jouer son rôle correctement sans tomber dans les pièges des partis politiques ?