• La commission des examens sévèrement critiquée par le Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire : «Improvisation, laisser-aller, manque de sérieux...et corruption»
• Les candidats du bac Lettres repasseront l'épreuve d'arabe jeudi 14 juin à partir de 8 heures du matin
«Des mesures draconiennes ont été prises pour assurer le bon déroulement des épreuves du bac... », c'est ce que laissaient entendre les hauts responsables du ministère de l'Education à la veille du démarrage des épreuves. Mais dimanche soir, une mauvaise surprise a été annoncée sur le réseau social « facebook ». Nombreux étaient ceux qui ne la prenaient pas au sérieux...c'était de l'info ou de l'intox.
Il a fallu attendre lundi matin pour confirmer l'information. Eh oui, l'épreuve d'arabe destinée aux candidats du bac lettres a bel et bien été disponible sur la page facebook Nokat (tounsia) +18 depuis dimanche. Mais comment se justifie un tel acte qui ne peut que mettre en cause la crédibilité de l'examen en général et du diplôme du baccalauréat plus particulièrement.
En faisant circuler les sujets sur le réseau social, l'administrateur avait pour objectif d'attirer l'attention du ministère de l'Education qui d'après les commentaires rédigés sur le mur de Nokat Tounsia « n'assume pas ses responsabilités convenablement », tout en « soulevant la complaisance qui s'effectue dans les centres d'examens ». D'ailleurs, il a été annoncé sur la même page que les sujets ont été disponibles depuis le 9 juin dans plusieurs régions de la Tunisie.
Qui est derrière ?
Comment nos candidats littéraires ont-ils réussi à avoir les sujets ? Qui était derrière cette fuite ? Ces questions restent pour l'instant sans réponse en attendant les résultats de l'enquête menée dans ce sens, c'est ce qu'a annoncé le ministère de l'Education dans le communiqué qu'il a rendu public hier. Par ailleurs, d'autres questions se posent à cet égard. Sommes-nous incapables d'assurer à cet examen national les meilleures conditions possibles ? Manquons-nous de moyens logistiques et de ressources humaines pour offrir les mêmes chances de réussite aux 129 181 candidats ?
Contrairement à ce que les responsables du ministère de tutelle ont martelé dans les différents médias, ils n'ont pas malheureusement réussi à faire parvenir les examens à terme sans incidents.
« Manque de patriotisme »
Incontestablement, un tel acte ne peut que mettre en cause la transparence des examens nationaux et surtout nos diplômes aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale. D'ailleurs, le Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire a dénoncé dans un communiqué rendu public hier, ce comportement qualifié de « non patriotique ». Les syndicalistes critiquent par ailleurs, le travail des commissions chargées de préparer les examens nationaux. Improvisation, laisser aller, manque de sérieux...Il s'agit bel et bien des jugements du syndicat lequel précise dans le même communiqué que le troisième sujet proposé aux bacheliers n'a pas été vérifié par ladite commission. « Le troisième sujet est transcrit intégralement du manuel scolaire », attire l'attention la même source.
Ce n'est pas tout. Le Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire évoque un autre phénomène aussi dangereux, à savoir : « la propagation de la corruption au sein du ministère de l'Education ». « Cela est dû au laisser aller et surtout au non jugement ou questionnement des personnes impliquées dans la corruption ce qui leur laisse le champ libre pour appliquer les mêmes pratiques que celles adoptées avant le 14 janvier », explique le communiqué.
Dès lors le ministère de l'Education doit assumer sa responsabilité pour assurer aux autres épreuves la transparence totale. D'ailleurs, le syndicat lance un appel aux autorités de tutelle pour faire face à cette pratique, d'autant plus que la même page laisse entendre que les sujets des épreuves de l'histoire-géo seront disponibles pour les bacheliers littéraires.
A rappeler finalement que les candidats au bac lettres seront obligés de repasser l'épreuve d'arabe jeudi 14 juin à partir de 8 heures du matin. Seront-ils au rendez-vous ou procèderont-ils autrement, d'autant plus que certains les incitent à boycotter cet examen, façon de mettre le ministère de l'Education devant le fait accompli et lui faire assumer sa responsabilité.