• Les forces de l'ordre ne baisseront pas les bras... L'information est exacte et sans équivoque: les salafistes ayant été arrêtés suite aux actes de vandalisme et de pillage à Jendouba ont été récemment relâchés par le juge d'instruction du Tribunal de première instance du gouvernorat. Les prévenus détenus en possession d'armes ont été libérés pour « manque de preuves » !
Les habitants horrifiés
Une vague de protestation a envahi les lieux suite à la décision du juge. Les habitants de la région ont été furieux et ont investi les rues pour protester contre cette prise de position « étrange et non justifiée ». Pour eux, il s'agit d'un nouveau compromis entre le Gouvernement et ces casseurs. « C'est anormal, c'est inexplicable et c'est complètement incompréhensible. Nous avons vu ces casseurs piller nos maisons, casser nos vitrines et attaquer les agents de l'ordre. Le fait qu'ils soient libérés sans aucune sanction ne peut que nous faire peur et nous inciter à nous poser des questions sur la crédibilité de la justice et de notre Gouvernement élu ! », s'insurge Radhia, enseignante, qui n'est pas la seule à mettre en cause la crédibilité des juges de l'après Révolution. Nasreddine Arfaoui, agriculteur et père de cinq enfants a ajouté que la libération des 11 salafistes impliqués dans les actes de vandalisme est une nouvelle preuve de la dépendance des juges et de l'illégitimité du Gouvernement de Jebali. « Je voudrais parler de l'Imam de la mosquée Errahma. Ce dernier avait incité explicitement les jeunes de la région à attaquer les agents de l'ordre ainsi que leurs proches en les accusant d'apostats. Ce dernier arrêté pour incitation à la violence a été relâché pour prêcher de nouveau lors de la grande prière de vendredi. Est-ce normal ? Qu'attendre alors de nos jeunes dévorés par le chômage et la misère lorsqu'on libère un imam qui incite à la haine et à la violence ? Franchement, je demanderai à mes quatre fils de ne plus raser leurs barbes afin qu'ils soient à l'abri de toute sanction ! », renchérit Nasreddine.
Les agents de l'ordre déterminés à travailler
Tout de suite après la libération des détenus, des informations se sont propagées sur la toile concernant une éventuelle grève annoncée par les agents de l'ordre suite à cette décision. Une information démentie par Montassar Materi, secrétaire général de l'union nationale des syndicats des forces de l'ordre qui a affirmé au Temps que les agents de sûreté sont déterminés à travailler sans arrêt et à continuer à essayer de rétablir l'ordre. « Notre travail en tant qu'agents de l'ordre est d'arrêter tous les délinquants, indépendamment de leurs origines ou de leurs appartenances. Franchement, je ne peux pas critiquer la décision du juge d'instruction de Jendouba car je n'ai pas suffisamment de détails en les circonstances de cette libération. Pour nous ce qui importe aujourd'hui c'est la sécurité du pays. Pour cela, nous n'avons aucune intention d'observer une grève ou de négocier les décisions des juges. Nous allons nous contenter d'accomplir au mieux notre devoir national notamment après la multiplication des actes de vandalisme et la montée du taux de criminalité. Pour le reste, c'est aux autorités concernées de distinguer le juste du faux », affirme Montassar Materi en insistant que rien ne pourra empêcher les agents de l'ordre de continuer leur campagne sécuritaire visant à rétablir l'ordre dans nos contrées.
Ont-ils peur des salafistes ?
Après la vague de protestation et d'indignation, le procureur général de la Cour D'appel du Kef a émis, jeudi 21 juin un mandat de dépôt à l'encontre de ces 11 individus pour qu'ils soient emprisonnés et apaiser ainsi les esprits. Ici, le scénario devient étrange : des individus arrêtés en possession d'armes sont libérés pour manque de preuves. Quelques heures après, une protestation populaire déclenchée par de simples habitants engendre un nouveau mandât de dépôt à l'encontre des mêmes individus...