Que peut faire un technicien face à un discours populiste à la fois démagogue et contradictoire ? Que peut faire le gouverneur de la BCT face aux accusations lancées par la voix d'un ministre chargé des dossiers économiques dans le gouvernement provisoire, sachant que ce même ministre a déclaré auparavant, que son chef Hamadi Jebali refuse tout changement à la tête de la BCT ? La réponse était claire. « Les accusations sont gratuites, sans fondements juridiques et surtout économiques », explique Kamel Nabli, lors de son audition devant les députés de la nation au siège de l'ANC hier. D'ailleurs, Nabli a rappelé à Rida Saidi, que ses accusations déclarés hier, manquent d'arguments. « Aucune études, ni économiste n'a démontré que la politique monétaire (jugés insuffisante selon le gouvernement) est inadéquate » a-t-i estimé tout en ajoutant que la BCT dispose d'un conseil d'administration, qui comprend à titre de rappel des représentants du gouvernement, qui endosse la responsabilité de mener la politique monétaire de la BCT.
Accusations gratuites
Il a certes, précisé que la BCT a été active en matière de réformes, contrairement à ce que Rida Saidi a annoncé hier. « Au bout d'une année et demi, la BCT a engagé des réformes très importantes, voir les plus importantes, depuis sa création. Nous avons ainsi renforcé la bonne gouvernance ainsi que l'application des règles prudentielles outre la préparation d'un plan de mise à niveau et de réforme du système bancaire, notamment les banques publiques », explique Nabli. Plus encore, il refuse les accusations du gouvernement concernant le rôle de la BCT dans la récupération des fonds détournés à l'étranger en déclarant que le comité qu'il préside a fourni un grand effort pour récupérer les fonds de l'ancien président et son clan. Raison pour laquelle, le Chef du gouvernement a manifesté sa satisfaction face aux efforts fournis par ce comité. Il précise que les autres membres devraient aussi être démis de leurs fonctions si cette accusation est vraie. Il parle des ministres de la Justice, celui des Affaires étrangères ainsi que le ministre des Finances.
Pour le gouverneur de la BCT, la dégradation de la note souveraine de la Tunisie est due au manque de visibilité économique due à son tour à l'incompétence du gouvernement dans la prise des décisions pour clarifier son agenda politique et économique. Et ce n'est pas tout pour Kamel Nabli. Face aux accusations multiples annoncées par le gouvernement, bien qu'elles soient en contradiction avec les déclarations antérieures, il explique que les raisons de son remplacement sont en contradiction avec le principe d'indépendance de la BCT.
Les députés de la nation sont mis devant une responsabilité historique. Vont-ils comprendre ce message ? Les votes sont, malheureusement, déjà décidés. Quand le gouvernement décide, on devrait accepter. L'ANC prend une vocation exécutive.