Favorablement accueilli, le rapport relatif à la situation économique en Tunisie examiné, le 25 juillet, par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), n'est tendre qu'en apparence. A part l'affirmation d'un soutien conditionné à la politique expansionniste du gouvernement tunisien en matière budgétaire, le rapport recommande à la Tunisie partout ailleurs l'engagement rapide de réformes et de mesures adaptatives dans tous les domaines afin d'assurer la reprise économique, selon les vrais schémas du libéralisme et de l'économie du marché.
Fidèle à son image, le FMI a recommandé, encore une fois, au gouvernement tunisien, la révision du système de subvention et de compensation allouées au profit des produits et biens de consommation de base comme le pain, la farine, le sucre, les carburants, de manière à réduire le déficit budgétaire'' et mieux cibler les subventions.
Echaudés par les crises sociales aigues ayant émaillé les tentatives de révision de ce système de subvention, tous les régimes tunisiens précédents avaient évité d'y toucher et ce ne sont pas les gouvernements issus de la Révolution, qui vont l'oser.
Cependant, les dépenses consacrées aux subventions des produits de base dans le cadre du budget de 2012, sont très importantes et atteignent le niveau des dépenses allouées à l'investissement, soit 6 milliards dinars.
Dans son rapport établi par une commission d'experts ayant visité la Tunisie au mois de mai dernier, le FMI a prévu la réalisation, par l'économie tunisienne en 2012, d'un taux de croissance de l'ordre de 2,7%, soit un peu moins que le taux fixé dans le budget complémentaire de l'Etat qui est de l'ordre de 3,5%.
Or, selon le FMI, le choix expansionniste en matière budgétaire, c'est-à-dire l'engagement d'importantes dépenses publiques en faveur du développement économique et social, risque de buter contre la faiblesse de réalisation des projets programmés. C'est ce qui explique, sans doute, que les citoyens ont l'impression que le gouvernement ne fait rien de concret en matière de projets économiques, autant que le désir des responsables de mettre en évidence chaque nouvelle réalisation.
Sur un autre plan, le FMI n'est pas, apparemment, content de la politique monétaire suivie par la Tunisie, recommandant sa rationalisation et une plus grande coordination entre la politique Financière du ressort du gouvernement, par le biais du ministère des finances, d'une part , et la politique monétaire du ressort de la Banque centrale de Tunisie (BCT), d'autre part. L'élaboration annuelle du budget de l'Etat et de la loi de finances constitue la principale composante de la politique financière.
Mais, d'après le FMI, la politique monétaire tunisienne souffre de plusieurs lacunes dont la tendance du Conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie à prendre des décisions , notamment en ce qui concerne la fixation du taux d'intérêt, en se basant sur des indicateurs généraux inadaptés.
La FMI recommande la révision du statut général de la BCT, afin d'assurer à la Banque centrale de Tunisie un meilleur cadre pour son indépendance et sa comptabilité.