« Nous devons encore récolter neuf points », telle a été la déclaration de Nabil Maâloul après la 3ème victoire de l'Espérance en Ligue Africaine, dimanche dernier à Radès, aux dépens de l'Etoile du Sahel. Laquelle déclaration laissa croire que les chances de l'EST d'atteindre le carré d'as ne sont pas encore assurées et qu'il lui faut faire le plein, désormais, pour se placer parmi le premier quatuor du continent. Or, c'est bel et bien l'Espérance qui préserve toujours son leadership du Groupe « A » et c'est bien la seule équipe du même groupe qui a obtenu autant de victoires que de matches disputés (2 à domicile et 1 à l'extérieur). Seulement les propos de Nabil Maâloul sont loin de refléter une quelconque arrogance de sa part, mais il s'agit d'une déclaration d'un professionnel qui sait parfaitement qu'en football, il faut toujours composer avec les surprises les plus inimaginables. L'homme qui avait été le pionnier en Bundesliga, comme joueur avant de côtoyer Lemerre comme entraîneur national, pour hisser finalement l'Espérance sur le toit d'Afrique et lui conférer une résonnance mondiale, est en train de briller de mille feux en maîtrisant à la perfection son sujet, n'en déplaise à des esprits chagrins qui par jalousie, sûrement le prennent parfois et à tort- comme cible pour le « crucifier » avec des articles dévoilant une malhonnêteté intellectuelle manifeste et dépourvus de la moindre objectivité. Le public sportif en général, les supporters espérantistes en particulier, disons plutôt le milieu sportif est conscient de l'élan pris par l'Espérance depuis la désignation de Maâloul comme entraîneur, il y a plus d'un an...
En effet, la contribution de cet entraîneur dans le triplé, à l'issue de l'exercice écoulé, n'a plus besoin, aujourd'hui, d'être mise en évidence, tant elle fait l'unanimité. Or, l'intermède assuré par Descatel, lors du passage de Maâloul à « Al Jazeera Sport » a failli détruire tout ce qui a été réalisé, des mois plus tôt.
C'est dire qu'à ces moments pénibles émaillés par le ratage d'un 4ème titre (Supercoupe d'Afrique), l'Espérance avait bel et bien besoin de son enfant prodige. Avec lui, ce sacre n'aurait guère échappé à l'Espérance.
Mais dès qu'on a recouru à ses services, Maâloul a, vite, répondu à l'appel du devoir envers le club qui l'a révélé, très jeune, au public. Pour la jeune génération qui n'a pas eu l'occasion de le voir à l'œuvre, comme joueur, Maâloul était un chef d'orchestre sur le terrain, un milieu de terrain offensif avec des poumons d'acier, une technique raffinée doublée d'une lecture de jeu, hors pair, des passes aux millimètres et des diagonales qui faisaient merveille.
Autant de qualités qui l'ont rendues une pièce maîtresse du onze national puis capitaine des « Aigles de Carthage ». D'ailleurs, en 1994, l'indisponibilité de Maâloul, pour blessure, à quelques petites semaines de la CAN, organisée en Tunisie, a été la principale raison de l'élimination de la bande à Youssef Zouaoui, dès le 1er tour, en quittant la compétition sur la pointe des pieds. Car, toute la stratégie du jeu reposait sur ce joueur considéré, à juste titre, comme étant l'un des meilleurs joueurs depuis l'indépendance.
Ça, c'est l'histoire. Mais, l'historie de l'Espérance avec Maâloul ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, avec des espoirs légitimes en vue de conserver la couronne africaine. Avec un entraîneur si compétent et si rusé, ces espoirs sont bien fondés. En un mot, l'Espérance s'est avérée finalement la partie gagnante du retour du Maestro, qui représente, aux yeux des experts, 70 pour cent dans le rayonnement de son club.