Riadh Bettaieb, ministre de l'investissement et de la coopération internationale, a annoncé, ce vendredi 10 août 2012, lors du point de presse périodique au palais du gouvernement à la Kasbah, que le projet du nouveau code d'incitation aux investissements, en cours d'élaboration, sera prêt et présenté à la fin de l'année 2012 à l'Assemblée nationale constituante. La révision de l'actuel code qui remonte à 1991, se déroule à un rythme intensif, avec la participation de tous les intervenants et l'assistance d'experts internationaux, de manière à mettre en place un nouveau code tunisien d'incitation aux investissements à contenu évolué, répondant aux exigences de la concurrence, et à même d'aider à la concrétisation des objectifs de développement de la Tunisie, notamment en matière d'emploi et d'équilibre régional. La Tunisie a obtenu, à cet effet, de la Société financière internationale relevant du groupe de la Banque mondiale, un soutien financier d'un montant de 650 mille dollars, soit l'équivalent de 1250 dinars.
Au même moment et dans le cadre des réformes tendant à l'impulsion de l'investissement, il a été décidé de créer un Conseil national de l'investissement, et d'un fonds d'investissements souverain qui sera comme le bras financier de ce Conseil appelé à jouer le rôle d'interlocuteur unique des promoteurs et des investisseurs. La mise en place de ce Conseil permettra de lever toutes sortes d'obstacles liés à la routine administrative devant les investisseurs et de leur faciliter énormément la tâche dans la réalisation de leurs projets, comme la facilitation de l'obtention des autorisations nécessaires, en évitant de s'adresser à plusieurs services administratifs afin de remplir les formalités demandées.
Mobilisation de 2774 millions dinars de l'étranger
Des efforts soutenus ont été déployés, au cours de six premiers mois de l'année, pour mobiliser autant que possible les ressources financières à l'étranger, qui sont nécessaires au financement du budget de l'Etat et des projets de développement économique et social en général. Le montant mobilisé atteint 2774 millions dinars, alors que dans son dernier rapport sur la situation économique de la Tunisie, examiné le 25 juillet, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international avait recommandé au gouvernement tunisien d'accorder un intérêt accru à cet aspect, car les ressources financières étrangères dont la Tunisie a besoin s'élèvent, selon le FMI, à 5000 millions dollars par an. D'après les données fournies par le ministre , les bailleurs de fonds, s'agissant des institutions financières internationales, continentales, régionales, arabes, ou encore dans le cadre de la coopération bilatérale, ne ménagent aucun effort pour assister la Tunisie dans son œuvre de développement économique et social, au point que les dons accordés à la Tunisie ont dépassé 600 millions dollars en 2012, dont une importante enveloppe accordée par l'Union européenne, et ce outre les prêts et les lignes de crédits. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont octroyé des prêts atteignant 1000 millions dollars.
De son côté, le trésor américain a fait bénéficier la Tunisie d'une garantie de l'ordre de 485 millions dollars, parallèlement à une garantie similaire de la Banque mondiale, ce qui lui permettra de solliciter des prêts auprès du marché financier international à hauteur de 700 millions dollars.
Rétablissement de la confiance envers la Tunisie
Le ministère prête une attention particulière à l'encadrement et au soutien des entreprises et sociétés étrangères établies en Tunisie. Le premier semestre de 2012 a connu, ainsi, une évolution importante de l'investissement étranger, après le recul enregistré en 2011.
Les investissements étrangers directs (IDE) qui ont pu être mobilisés, ont atteint plus de 1065 millions dinars, contre 734 millions dinars en 2011 et 835 millions dinars en 2010, enregistrant une augmentation de l'ordre de 45% par rapport à la même période de 2011 et de l'ordre de 8% environ par rapport à la même période de 2010.Il existe en Tunisie quelques 3000 entreprises et sociétés étrangères employant, au total, plus de 330 mille personnes.
70 nouvelles entreprises étrangères sont entrées en phase de production, alors que 120 opérations d'extension ont été réalisées par les entreprises étrangères dont des entreprises qui avaient pensé à quitter la Tunisie, lors de l'effondrement sécuritaire de 2011, comme l'entreprise japonaise “YAZAKI'' à Gafsa ou encore l'entreprise “AEROLIA'' spécialisée dans la fabrication des composantes pour avions. Le ministre a souligné que ces données prouvent le rétablissement de la confiance des investisseurs à l'égard de la Tunisie en tant que site fiable pour les investissements étrangers.
Mr Ridah Bettaieb a signalé, par ailleurs, les vastes horizons ouverts par la coopération technique devant l'emploi des compétences et des cadres tunisiens à l'étranger, notant que les offres d'emploi présentés à ce sujet par certains pays arabes frères du Golfe concernant quelques spécialités dépassent de beaucoup le nombre des intéressés tunisiens disponibles.