Lorsque le laboureur de La Fontaine informa ses enfants avant de mourir, qu'il y avait un trésor caché aux tréfonds de la terre, c'était pour les inciter à travailler afin de récolter les fruits de leur labeur, la meilleure richesse étant dans le travail. Ce ne fut pas le cas du laboureur de Bir Ali Ben Khlifa et de son fils, qui périrent à cause du trésor qu'ils découvrirent dans leur propriété. Il s'agissait d'une jarre ancienne, contenant des pièces d'or, pour l'extraction de laquelle le père a demandé le concours d'une tierce personne, moyennant rétribution bien évidemment. Celle-ci réclama sa part du gâteau, et l'agriculteur accepta sans rechigner. Cependant une fois la jarre extraite, celui-ci manifesta une certaine réticence quant à l'exécution de l'accord conclu pourtant à l'avance avec celui qui lui rendit ce précieux service. Légalement, les autorités compétentes devraient être informées d'une pareille découverte, revenant de plein droit à l'Etat. Le propriétaire du terrain où le trésor était enfoui n'a qu'un pourcentage défini par la loi. Le complice réclamait son dû, tant pour le service rendu, que pour le prix de son silence. Cependant le maître des lieux l'informa que les pièces qu'il y avait dans la jarre n'étaient que du toc. Mais son complice ne l'entendit pas de cette oreille. Afin de l'obliger à s'acquitter de son dû, et devant sa réticence, il décida de lui tendre un guet-apens. Il l'informa de la découverte d'un autre trésor, à Bir Ali Ben Khlifa, et lui donna rendez-vous dans un endroit désert, du côté de la forêt de cette région, en vue d'extraire ledit trésor. Le père se rendit, accompagné de son fils, à l'endroit indiqué, à une heure tardive de la nuit. Quant au complice, il demanda à un ami de lui procurer un fusil, dans le but d'intimider le propriétaire et l'obliger à lui remettre sa part du trésor. Après quoi il se rendit sur les lieux à son tour. Dans un premier temps, il cacha le fusil derrière un arbre, et à la vue du père venu avec son fils, il lui réitéra, la demande de sa part, condition sine qua non, afin d'attaquer la deuxième opération d'extraction présumée. Cependant, celui-ci manifesta la même réticence en lui réaffirmant, que les pièces du trésor déjà extrait, n'étaient pas de vrais pièces d'or. Suite à quoi, le complice indigné, se saisit de son fusil et commença à tirer sans sommation, atteignant en même temps , le père et le fils, qui furent tués sur le coup. Continuant sur sa lancée, et au paroxysme de la colère, il se mit à les rosser de coups à l'aide de la crosse du même fusil, qui se brisa en plusieurs morceaux qu'il jeta derrière un arbre avant de prendre la fuite. Il alla informer de l'incident, le propriétaire du fusil qui se déplaça avec ses amis sur les lieux, afin de constater les dégâts de visu. Entre temps, les agents de la garde nationale alertés, intervinrent , arrêtant les complices, qui leur indiquèrent l'endroit où se cachait l'assassin en fuite. Arrêté à son tour il fut placés ainsi que ses complices en garde à vue, et toute la bande fut déférée au parquet. Ils étaient cinq avec l'auteur principal, et ils furent inculpés d'homicide volontaire et de complicité. Devant le juge d'instruction, l'auteur principal, déclara qu'il n'avait pas l'intention de tuer les victimes, mais qu'il avait menacé le père dans le seul but de l'intimider. Quant aux complices ils déclarèrent qu'ils n'étaient pas présents sur les lieux du crime et que l'auteur principal leur a fait croire qu'il allait extraire un trésor, et que le fusil qu'il leur demanda de lui procurer c'était pour sa simple sécurité. Ayant fait l'objet d'un mandat de dépôt, les accusés attendent d'être jugés.