Le Conseil d'Administration du Fonds monétaire International réuni le 25 Juillet dernier à Tunis a mis l'accent sur l'évolution de la conjoncture économique du pays. Comme à l'accoutumée, la mission annuelle du FMI n'a pas manqué de divulguer ses conclusions et recommandations respectives. Selon les données et statistiques recueillies par les administrateurs, et après un léger rebond enregistré au début de l'année en cours, les risques à court terme sont élevés et plutôt orientés négativement. Grosso modo, la l'économie nationale a du mal à remonter la pente. Pour l'instant c'est le flou artistique. Le potentiel de croissance reste tributaire de la mise en place des mesures et réformes institutionnelles dont la stabilité macroéconomique, l'amélioration du climat des affaires, la promotion des investissements privés les réformes du marché du travail sans occulter la réforme du système fiscal et du système de subventions et des pensions.
Selon le scénario de référence proposé par le FMI, la réalisation de ces réformes de fond sont à même de permettre à l'économie nationale d'enregistrer un taux de croissance avoisinant les 6% en 2017 ! D'ici là, le Conseil d'Administration du FMI propose des plans de sortie de secours urgents touchant notamment aux réformes du système bancaire, du système éducatif et à une politique budgétaire adéquate.
Selon les prévisions, le taux de croissance réel devra atteindre les 2,7% en 2012 contre une décroissance de 1,8% en 2011 et un taux de croissance de 3,5% est prévu pour l'année 2013. Le déficit commercial se creuserait pour atteindre 11,1 % du PIB en 2012 contre un déficit de 10,4% du PIB enregistré une année auparavant. La chute des exportations des biens se précise en tablant sur une croissance de 0,9% des exportations en valeur contre une hausse de 8,5% enregistrés en 2011. Les tensions inflationnistes persistent et on prévoit un taux de 5% d'inflation au terme de l'année en cours, soit le niveau le plus élevé à enregistrer durant ces cinq dernières années. D'ailleurs, « les administrateurs du conseil d'administration du FMI sont enclins à un resserrement de la politique monétaire pour contenir l'inflation et se félicitent que la banque centrale soit prête à relever le taux directeur si les pressions inflationnistes subsistent »
« Compte tenu des risques auxquels se heurte la reprise économique à cause de l'instabilité de la situation économique et de la faiblesse de l'environnement mondial, les administrateurs estiment qu'il convient de soutenir l'activité économique, tout en sauvegardant la stabilité macroéconomique », note le rapport du conseil d'administration tout en estimant que la politique budgétaire pourrait appuyer la croissance et l'emploi à court terme.
« Les administrateurs soulignent que le rééquilibrage des finances publiques devrait reprendre à moyen terme afin de préserver la viabilité du budget et de la dette et mettent en exergue la nécessité d'un plan clair de rééquilibrage. Ils se déclarent favorables aux réformes fiscales prévues en vue de renforcer les recettes et de rendre le système fiscal plus équitable et favorable à la croissance. Ils insistent aussi sur la nécessité de maîtriser les dépenses publiques à moyen terme, notamment la masse salariale, et de réformer le système de subventions et des pensions. »
Pour résumer on remarque que les prévisions économiques pour l'année en cours ne sont pas au beau fixe et que toute projection est relative et reste conditionnée à l'évolution de plusieurs facteurs et surtout liée à plusieurs variables inconnues.