La chaîne qatarie « Al Jazira » s'est toujours targuée d'être impartiale dans le traitement de l'information. Ses responsables ont de tout temps nié être liés au pouvoir de l'Etat qui abrite la chaîne.
Pourtant des critiques souvent fondées n'ont pas manqué d'épingler « Al Jazira » dans sa manière d'appréhender les évènements, notamment ceux qui secouent certains pays arabes. Ainsi que ses couvertures à partir des territoires palestiniens et la parole donnée aux dirigeants israéliens.
Beaucoup de téléspectateurs estiment que grâce à cette chaîne les bourreaux des Palestiniens sont entrés dans leurs maisons et devenus des figures familières.
« Al Jazira » ne fait pas l'unanimité notamment parmi les intellectuels dont les plus avisés l'accusent d'être la voix de la normalisation avec l'Etat hébreu.
Sur le plan professionnel elle s'est souvent illustrée par des manipulations d'images qui n'avaient rien à voir avec l'évènement en question. On l'accuse d'être au service des visées qataris et par voie de conséquence des visées américaines dans la région du Proche et Moyen Orient. Des accusations qui ne sont pas dénuées de fondements.
A preuve plusieurs journalistes de renom l'avaient quitté en dénonçant des pratiques contraires à l'éthique et au professionnalisme dont elle a fait son credo. D'ailleurs beaucoup de téléspectateurs lui préfèrent aujourd'hui des chaînes comme la BBC en arabe ou encore France 24 et même des télévisions locales pour s'informer ou chercher des nouvelles. Parmi les Tunisiens et depuis un certain temps beaucoup ont tout simplement tiré un trait sur « Al Jazira » pour ne plus la regarder.
Cette attitude se trouve confortée par les prises de position de certains chroniqueurs ayant jusqu'ici fait la célébrité de la chaîne ou encore des personnalités ayant marqué de leur empreinte la vie politique dans leur pays ou ayant dirigé des organes de presse de références tel Hassanine Heykal qui fut directeur d' « Al Ahram » et ministre de la Culture dans son pays, dont les critiques à l'encontre des autorités de l'Etat du Qatar n'ont pas plu aux responsables d' « Al Jazira » furent tout bonnement remerciés.
Pourtant les émissions où Heykal figuraient en tant que témoin et acteur de l'histoire au Proche Orient étaient très suivies par les téléspectateurs. Heykal a osé critiqué la politique qatarie dans la région et ses interventions directes ou indirectes dans ce qui se passe dans les pays dits du « Printemps arabe ». Une critique malvenue pour la chaîne qui se dévoile ainsi après la décision de se passer des contributions de cette personnalité de renom et qui a toujours su ménager les susceptibilités des dirigeants des pays du Golfe.
Cet exemple illustre bien le professionnalisme d'une chaîne qui a jusqu'ici hypnotisé les masses arabes pour les orienter et créer une certaine opinion publique dont on vit aujourd'hui les résultats.
Au fait « Al Jazira » n'est qu'un média qui est au service de l'Etat qui l'abrite et elle sert ses intérêts et ceux qui sont derrière le rideau.