Le Fond monétaire international (FMI) décide et recommande. La BCT obtempère et réagit. Les spécialistes du FMI qui ont, pour longtemps, considéré la Tunisie comme un bon élève, recommandent au gouverneur de la BCT de relever le taux directeur. Dans un communiqué publié récemment par le FMI « les administrateurs du conseil d'administration du FMI sont enclins à un resserrement de la politique monétaire pour contenir l'inflation et se félicitent que la banque centrale soit prête à relever le taux directeur si les pressions inflationnistes subsistent ». Chose faite. Lors de son dernier Conseil d'Administration, la BCT relève donc son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 3,75%, dans le dessein de maîtriser les pressions inflationnistes, comme si les décisions antérieures de garder le taux directeur stable ont causé de l'inflation. Autre décision à citer.
Parallèlement, le Conseil d'administration de la BCT évoque un accroissement des besoins des banques en liquidité, ce qui a amené la Banque centrale à poursuivre ses injections pour la couverture de ces besoins qui ont atteint 5.255 MDT au cours des 28 premiers jours du mois d'août contre 5.185 MDT au cours du mois de juillet dernier et 4.788 MDT au cours du mois de juin 2012. Auparavant, la BCT suivait la même procédure (injection de liquidité) tout en gardant le taux directeur stable et à un niveau faible permettant la facilité d'accès aux crédits de la part des entreprises. Auparavant, le Conseil d'Administration de la BCT explique le maintien du taux directeur inchangé par les difficultés économiques des entreprises tunisiennes. Actuellement, bien que la conjoncture économique est presque la même, les décisions ont changé et on agit autrement. A qui vraiment croire ? Le Conseil de la BCT évoque aussi que le taux d'intérêt a poursuivi sa hausse pour atteindre 3,85% au cours du mois de juillet dernier contre 3,64% au cours du mois de juin 2012. Ce taux a atteint le 28 août courant 3,98% et ce suite aux pressions enregistrées sur le marché monétaire.
Raison pour laquelle, les administrateurs à la tête de la BCT recommandent d'activer de plus en plus leur politique monétaire tout en rationalisant les interventions de la Banque Centrale, pour tenir compte des décaissements des dotations prévues par le budget de l'Etat et ce, dans le cadre de la réalisation des projets programmés dans la loi de finances complémentaire pour l'année 2012.
On décide ainsi de soumettre la BCT à un audit externe dont l'objectif est d'évaluer le fonctionnement de l'institution et d'aider à l'élaboration d'une restructuration de la banque « et ce, en l'inscrivant dans la dynamique des réformes engagées actuellement, ce qui permettrait à la BCT de faire face dans les meilleures conditions possibles aux exigences de développement économique et sociale du pays dans le respect total de l'indépendance de l'Institut d'Emission », indique-t-on auprès du communiqué de la BCT. Reste que le gouverneur de la BCT n'a donné aucune information sur l'instance qui va procéder à cette opération d'audit.