Hausse de la production dans l'agriculture et les services Baisse de 5,5% de la valeur ajoutée dans les industries manufacturières Ralentissement de la productivité dans les industries mécaniques et électriques ainsi que dans le textile et habillement
L'Institut National de la Statistique (INS) publie finalement les chiffres relatifs à la croissance économique durant le deuxième trimestre de l'année en cours. Selon les chiffres publiés sur le site web de l'INS, le taux de croissance économique réalisé au cours du semestre écoulée de l'année 2012, est de l'ordre de 3,3% par glissement annuel. La Tunisie a réalisé un taux de croissance de 2,1% (par rapport à la même période de l'année dernière) durant le deuxième trimestre de cette année.
Les analystes de l'INS imputent cette croissance à l'augmentation de la production et de la valeur ajoutée dans quelques secteurs clefs de l'économie nationale. A croire les chiffres de l'INS, le secteur agricole a connu durant cette période une croissance de la production et de la valeur ajoutée de 3,9% par rapport à la même période de l'année 2011. Idem pour le secteur des services qui a vu une hausse de 5% dans les services marchant grâce à une augmentation respective de la valeur ajoutée dans l'hôtellerie et les services de transport de 13,4% et de 9,5%. Les commentaires des statisticiens de l'INS laissent aussi dégager une croissance de 6,% dans le secteur des services non marchands (services administratifs...). Les mêmes chiffres démontrent que le secteur des industries manufacturières, déplore une régression. Ainsi, la valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières se signale par une baisse de 5,2% durant le deuxième trimestre de l'année en cours. Les analystes de l'INS situent cette régression à la décélération de la productivité du secteur du textile, et celle des industries mécaniques et électriques (IME), évaluées respectivement à -8,6% et -8,2%, en comparaison avec la même période de l'année 2011. Grosso modo, le secteur des industries non manufacturières a enregistré un recul estimé à 2,9%.
Encore de la polémique ?
Les chiffres précités se référent à l'année 2011, durant la quelle le pays a connu un brutal arrêt de l'appareil productif du pays. Des signes de reprise ont été observés durant le deuxième semestre. Raison pour laquelle, les spécialistes et les économistes expliquent que la comparaison devrait économiquement se faire par rapport à l'année 2010. Ces chiffres publiés par l'INS vont certainement susciter la réaction de plusieurs économistes qui ont déjà critiqué les chiffres relatifs à la croissance économique du premier trimestre de l'année en cours qui a atteint 4,8% selon les déclarations du Premier ministre. A cet égard, il convient de rappeler que le premier trimestre a connu une hausse de 30,2% des investissements étrangers et de 41,9% de l'investissement déclaré dans l'industrie, outre la baisse de 0,6% des prix des produits alimentaires entre février et mars 2012. Les autres indicateurs économiques laissent apparaître une incertitude sur l'avenir économique du pays. Un grand débat est engagé touchant la fois a crédibilité des statistiques ainsi que le manque de perspicacité dans l'interprétation des chiffres chez nos gouvernants.