Le rideau est tombé samedi dernier sur la 27ème session du Festival International du film de Kélibia (26 août-1er septembre) avec la proclamation du palmarès. Un palmarès satisfaisant compte tenu du niveau quelconque de la sélection. Le jury international composé de Jalila Baccar (présidente), Baba Diop (Sénégal), Dominique Wallon (France), Foued Souiba (Maroc) et Shafi Aghan Mohammadian (Iran) ont rendu leur verdict en décernant le Faucon d'or au film algérien « J'ai habité l'absence deux fois » de Drifa Mezenner pour sa grande sensibilité et la sobriété de traitement et pour l'importance avec laquelle il a associé la douleur intime d'une famille dont le fils a émigré en Angleterre à celle du pays l'Algérie qui cherche à réaliser la démocratie et la liberté.
Le deuxième prix a été partagé entre « Brutal romance », film d'animation d'Arsh Hambaradzun (Arménie) pour avoir réalisé à partir de la pâte à modeler un film qui interroge les relations entre les personnes et « Sprachlos » d'Adrian Copitzky (Allemagne), pour son efficacité à raconter la solitude, l'incommunicabilité dans un monde de communication et la mort. Le troisième prix est allé au film palestinien « Seul que tu es » d'Ibrahim Lanwéja et Tarek Hamid, un documentaire conçu avec des images d'archives et qui montre la désespérance du peuple palestinien opprimé. Quant au prix spécial du jury, il a été raflé par le film tunisien « Le fils de pauvreté » de Nidhal Ben Hassine pour son imagination poétique et sa capacité à créer du rêve et de la poésie à partir d'un espace vide mais en même temps jonché d'ordures.
Ce film a bénéficié également d'autres récompenses à l'instar du premier prix de la compétition nationale, du prix de l'ATPCC ainsi que du prix des anciens de la FTCA pour la création artistique. Il y a donc eu une unanimité autour de cette œuvre produite par le Ciné-club de Hammam Ghezaz. Le jury de la compétition écoles a préféré ne pas décerner le premier prix faute de film intéressant. Pourtant, il en existait un film qui a attiré notre attention « Traces » d'Olfa Ben Chaâbane, un joli exercice d'école où la réalisatrice a montré son talent dans la maitrise du langage cinématographique.
Au-delà de ces compétitions, la 27ème édition a été marquée par la projection des films de cinéma de quartiers de Dakar (Sénégal), d'une soirée spéciale Palestine au cours de laquelle ont été projetés trois films, la célébration des 50 ans de la FTCA avec l'organisation d'un colloque des anciens de la Fédération ainsi que la projection des films les plus marquants de l'histoire de la FTCA, une séance spéciale « Coup de cœur » réservée aux films n'ayant pas accédé à la compétition pour diverses raisons.
Côté ateliers d'initiation à la production, il y a eu un atelier de doc-création animé par Walid Tayaa, lui-même issu de la FTCA et un atelier d'animation dirigé par Zouheir Mahjoub et dont les exercices ont été montrés lors de la soirée de clôture. Le volet rencontre a été consacré à des sujets qui préoccupent la communauté des cinéastes amateurs : « Comment promouvoir le cinéma des jeunes ? » animé par Dominique Wallon et Shafi Agha Mohammmadien et une autre rencontre a concerné « le cinéma de l'Afrique de l'ouest, quelles perspectives ? » présentée par Baba Diop. En marge du FIFAK, une projection hommage au militant Mohamed Ben Jannet intitulée « Mohamed Ben Jannet, l'unijambiste qui a escaladé les montagnes » de Ridha Ben Halima a été proposé aux cinéphiles amateurs. Pour terminer, nous ne pouvons pas ne pas rendre hommage au public de Kélibia qui était nombreux à chaque séance de projection. Une mention spéciale donc à ce cher public de Kélibia qui décidément, aime le cinéma amateur.