«L'homme qui ne lit pas est incapable de connaitre ses forces, et ignorera toujours ce qu'il peut produire.» Antoine Albalat Si la toute première session de «L'Avenue lit» s'est choisie comme date symbolique la veille de la journée mondiale du livre, pour la session automnale, les Tunisois ont squatté l'Avenue Habib Bourguiba un jour de grève du transport en commun. Hier, le rendez-vous était donné à 16h.
Quand la lecture conjugue le passé au présent
La librairie «Al Kitab» a, une fois de plus, apporté son obole en consacrant un espace aux férus de lecture où savoir se mélange avec tradition. Des «margoums» (tapis traditionnels), de petits tabourets d'antan et de petites tables basses rondes, celles qui nous rappellent notre enfance et celle des aïeux. Un présentoir était jonché de livres et de romans où celui qui a préparé le décor a pris le soin de le mettre en évidence.
Hier, la lecture a invité le passé à se présenter aux jeunes d'aujourd'hui, qui ont déserté les bibliothèques et ont boudé le livre. Grâce à ce décor traditionnel qui a intrigué les passants, le livre a pu, le temps d'un après-midi être ressuscité.
En somme, un espace convivial qui incite les jeunes et moins jeunes, qu'ils soient amoureux du livre ou pas vraiment, à aller se choisir un bon petit bouquin, à s'accroupir et s'attabler le temps d'une petite évasion littéraire. Nous laissions sur place ces «lecteurs», pour aller se pavaner à la recherche d'autres citoyens qui participeraient à la session automne de «L'Avenue Ta9ra Relaoled».
Les marches de la Bonbonnière, jonchées de lecteurs
Traînant nos pas, on les retrouve attablés par-ci par-là sur les terrasses des cafés, un livre à la main, les uns absorbés par les pérégrinations ou péripéties de leurs héros, les autres tantôt lisant tantôt papotant avec le voisinage. Plus loin encore, un plus grand rassemblement sur les marches de la Bonbonnière.
Le centenaire théâtre municipal, théâtre de toutes les élucubrations et les chamboulements qui ont bouleversé la Tunisie, était la scène que s'est choisi une quarantaine de jeunes tunisiens pour se donner au plaisir de la lecture. Un plaisir de plus en plus évanescent depuis que l'ère d'Internet a envahi la société moderne.
La session automnale de «L'Avenue ta9ra» n'a pas attiré un grand nombre de lecteurs ou de badauds, comme sa précédente. La raison de ce manque d'engouement est peut-être la grève des moyens du transport en commun qui a paralysé la capitale, ou tout simplement le manque de médiatisation de l'évènement, qui est passé presque inaperçu.