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L'« habitus » de la lecture
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2012


Par Elias taoufik*
La lecture est une activité, un passe-temps, une occupation saine qui ne fait plus partie de notre quotidien d'élève, de fonctionnaire, voire de tous les ciyoyens, quel que soit leur âge. Rares sont ceux qui voyagent, se déplacent en train, métro ou tout autre moyen de transport et meublent leur temps par la lecture d'une revue, d'un roman. Cette situation mérite qu'on s'y attarde pour essayer de comprendre ce désintérêt presque total pour ce passe-temps agréable.
Il est vrai que notre siècle est celui de l'audiovisuel, de la technologie. Personne ne nie cette domination de l'image et des multimédias. Mais, cela ne nous ne nous empêche pas d'analyser cette absence de motivation à la lecture. En effet, le jeune subit l'influence de son milieu familial, social et éducatif. Tout d'abord, le milieu familial est le premier cadre d'initiation à cette occupation privilégiée car les parents sont le miroir à travers lequel nos enfants voient des habitudes, des comportements et des manières d'agir. Ainsi, un père qui offre régulièrement (à la fin de chaque mois) un livre à son enfant développe chez ce dernier une habitude qui se fixe dans son quotidien en devenant un habitus périodique et journalier, une disposition de l'esprit et une manière de vie. La lecture fera désormais partie de notre vécu. Elle sera d'autant plus passionnante qu'elle reposera sur un choix qui ira de pair avec l'âge de l'enfant. Les bandes dessinées, à ce propos, sont destinées à cette tranche d'âge car elles marient le dessin à la parole. C'est la première école de lecture. Elle a le mérite d'initier l'enfant à la langue à travers des situations amusantes et distrayantes. Même les adultes s'adonnent à cette lecture qui leur fait oublier le stress du quotidien.
A l'école primaire, le rôle du maître est de consolider le plaisir de la lecture en consacrant régulièrement des séances au cours desquelles il développe cette motivation, en stimulant le désir de la lecture par des simulations de situations du livre, par la tranformation de la classe en lieu de lecture. Il doit susciter l'imagination des jeunes, les laisser sur leur faim en lisant des passages du livre, en amenant les enfants à jouer des scènes face à leurs camarades, en organisant périodiquement avec les autres collègues des journées de lecture. On peut avec les réfractaires de la lecture user de méthodes motivantes comme donner des bons points, des cadeaux symboliques. Il est temps d'œuvrer dans ce sens pour améliorer le niveau linguistique de nos enfants. Je dirais même que la lecture doit passer avant d'autres activités de la classe, car si on ne parvient pas à développer le plaisir de la lecture dès l'école primaire, on ne peut espérer grand-chose plus tard.
A l'école de base et au lycée, il est nécessaire de rétablir les séances hebdomadaires de lecture pour améliorer le niveau des élèves dans les langues, surtout les langues étrangères qui représentent aujourd'hui un facteur important de l'échec scolaire, de créer des clubs de lecture et de tranformer, à l'occasion, la classe en un ciné-club scolaire où les jeunes peuvent voir un film adapté d'un roman. Même plus tard, à l'université, les étudiants, dont le niveau en langue laisse à désirer, ont intérêt à s'adonner régulièrement à la lecture.
A ce niveau, un allègement des programmes au profit de la lecture sera le bienvenu. Le sac ou le cartable, surchargé de livres scolaires sans la présence d'un livre «habitus», réduit le quotidien de l'élève aux seuls cours et ne lui offre pas l'occasion de s'évader et de voyager loin des contraintes de la vie scolaire.
La lecture doit accompagner nos enfants là où ils vont. Les sociétés de transport doivent régulièrement organiser des campagnes de sensibilisation à la lecture et cela en mettant à la disposition des voyageurs des revues, des journaux, des livres qu'ils feuillettent et lisent le temps d'un voyage et qu'ils peuvent tout bonnement emporter.
Par ailleurs, les médias peuvent jouer un rôle de premier plan dans cette sensibilisation en faisant de la publicité pour la lecture, en préparant des émissions de jeux axées sur la lecture, en offrant des cadeaux aux jeunes qui répondent à des questions nécessitant une lecture préalable du livre.
Dans chaque ville ou village, les responsables locaux organisent des foires où se vendent des livres à bon marché. Comme on a des soldes saisonniers pour les vêtements, il n'y a pas de raison de ne pas organiser de soldes pour les livres, où on peut imaginer des jeunes se bousculer pour acheter tel livre ou telle revue à des prix très bas.
Les journaux peuvent aussi remettre à l'honneur la publication de romans - feuilletons qui maintiennent avec les lecteurs un contact quotidien ou hebdomadaire...
Les bus qui sillonnent la République pour offrir aux jeunes des endroits éloignés des livres ne doivent pas se contenter de distribuer seulement les livres mais ils doivent être dotés de salles de lecture et d'un bibliothècaire qui guide le choix des livres et intervient pour motiver les jeunes. Toute une politique doit être instaurée pour améliorer le niveau des jeunes et aussi des adultes car il n'y a pas d'âge pour la lecture. L'utilisation abusive de l'ordinateur a occasionné un désintérêt presque total pour la lecture en plus de la naissance d'une langue cybernétique estropiée; maniée à tout bout de champ par des jeunes qui finissent par croire que cette langue est leur seul moyen de communication. Même ceux qui veulent réconcilier les jeunes avec la lecture en publiant sur le Net des romans oublient que la lecture est une détente, un plaisir qu'on s'offre, étendu sur un lit ou assis confortablement dans un fauteuil, entre les mains un livre qu'on déplie à notre guise et qu'on abandonne quand le sommeil nous prend. La publication de l'édition «Le Livre de poche» a contribué largement à faire du livre un objet personnel, facile à manier, disponible à tout moment, et ce ne sont pas l'e-book et l'iPad qui vont de si tôt se substituer à la lecture-plaisir, à ce contact avec la page, à ce retour aux phrases et aux paragraphes certes possibles avec ces moyens électroniques mais gênants par leur côté encombrant et par une luminosité qui fatigue les yeux.
Quoi qu'il en soit, la lecture, via tout support, est un habitus que la société doit développer chez tous les citoyens quel que soit leur milieu social ou intellectuel.
Ils est nécessaire, d'un autre côté, d'apprendre à choisir le livre qui nous procure un plaisir et nous détend, ce qui n'est pas toujours évident. Toute une pédagogie de la lecture doit accompagner cet habitus car un livre mal choisi peut occasionner un désintérêt qui finit par un abandon total de la lecture. A ce niveau, il est bon de guider ce choix et faciliter l'accès à la lecture à toutes les tranches d'âge.
Enfin, des campagnes de sensibilisation doivent expliquer aux jeunes que l'informatique et l'audiovisuel ne doivent nullement occulter l'importance de la lecture et se substituer à un ami fidèle : le livre
*(Conseiller en IOSU)


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