La soirée du dimanche 14 octobre 2012 a été placée sous le signe d'une rencontre enivrante entre cuivres et cordes vocales sur la colline de Carthage. Dans le cadre de la 19ème édition de l'Octobre musical, l'Acropolium a vibré sous les plus grands airs d'opéra pour le bonheur des dizaines de mélomanes et de curieux, d'habitués des lieux et de novices qui se sont laissés surprendre par le réarrangement des compositions et le doigté d'un septuor d'exception, venu de l'Italie...
Devant une salle comble, ce fut d'abord les cuivres qui ont inauguré le concert. Cinq musiciens : Lucia Luconi (trompette), Davide Simoncini (trompette), Davide Borgonovi (tuba), Marco Piazzai (trombone) et Carmine Pinto (corne) ont pris place sur scène et ont entamé la suite d'Orphée signée Claudio Monteverdi. Une suite qui a capté l'attention de l'auditoire, l'a fait entrer dans l'univers intime de l'opéra. La complicité des musiciens et leur virtuosité ont contribué à ouvrir les portes d'un monde hermétique en amont mais tellement proche de l'âme en aval.
Les musiciens furent rejoints par la soprano Rita Cammarano et le ténor Giordano Massaro. Les deux chanteurs ont interprété les plus célèbres airs d'opéra : « la Traviata » de Giuseppe Verdi, « la Flûte enchantée » de Wolfgang Amadeus Mozart ou encore le « Truandot » avec le célèbre « Nessun dorma » de Giacomo Puccini. En solo ou en duo, Rita Cammarano et Giordano Massaro ont envoûté l'assistance par leur interprétation. La puissance de la voix le disputait à la beauté, la justesse de la gamme à l'émotion dans l'interprétation. La complicité initiale entre les musiciens s'est transformée, au fil du programme, en osmose parfaite entre les membres du septuor. Un standing ovation à la fin du concert a incité les artistes à retourner sur scène pour une reprise de « la Traviata ».
Le programme riche et varié a été un réarrangement des airs d'opéra pour cuivres. Il a été joué pour la première fois depuis sa mise au point sur la scène de l'Octobre musical. Un pari et une première réussis vu l'accueil positif et l'adhésion totale du public à cette programmation. Seul regret peut-être est la suite de Carmen de Georges Bizet qui n'était qu'instrumentale, ce qui n'a pas empêché certains spectateurs de fredonner en catimini « l'amour est un oiseau rebelle ».
De Monteverdi à Lehár, de Mozart à Rota en passant par Donizetti, Bizet, Verdi ou encore Puccini, le septuor a mis à l'honneur des siècles d'opéra. Un temps retrouvé et revisité par la force des cuivres et de la voix et la magnificence du jeu et du timbre. Sur les hauteurs de Carthage, la nuit a vibré, les heures ont été suspendues le temps d'un concert. Une suspension temporelle qui promet de se renouveler lors des prochaines soirées de la 19ème édition de l'Octobre musical...