Une association caritative baptisée “Al Baraka vient de squatter une partie des locaux du lycée secondaire Mohamed Boudhina à Hammamet, a-t-on appris auprès de certaines organisations non gouvernementales locales et de plusieurs habitants de la ville. Dans un communiqué rendu public hier, les antennes locales de treize organisations de la société civile et partis politiques ont dénoncé “l'occupation illégale" du logement de fonction du directeur de l'établissement ainsi que d'une salle de cours par cette association. Ces sections des ONG et des partis parmi lesquels figurent le Forum de la citoyenneté à Hammamet, la Ligue tunisienne pour la Défense des droits de l'Homme (LTDH) , l'Association d'Education relative à l'Environnement de Hammamet, le Parti des Tarvailleurs, le parti Républicain, le Mouvement du Peuple et la Voie démocratique et sociale (Al-Massar) ont déploré cet “acte sauvage" qui relève, selon le communiqué, de la “logique du butin, devenue monnaie courante après la révolution" et “marginalise l'autorité des pouvoits publics et la suprématie de la loi “. “Locaux inexploités" Les signaitaires du communiqué ont également dénoncé “la nonchalence des autorités locales et régionales", rappelant que pluseiurs parents d'élèves se sont déjà plaints de l'occupation illégale d'une partie des locaux de cet établissement éducatif auprès du gouverneur de Nabeul, du délégué de Hammamet et de la dircetion régionale de l'enseignement. Ils ont , par ailleurs, fait remarquer que le lycée Mohamed Boudhina souffre déjà de l'encombrement et d'un manque d'équipements nécessaires à la bonne marche des cours. Les responsables de l'Association caritative Al-Baraka assurent que les locaux qu'ils viennent d'occuper ne sont pas utilisés depuis longtemps. “Le logement de fonction et la salle des cours où nous nous sommes installés temporairement ne sont pas exploités. Autant dire que notre démarche n'a aucune incidence négative sur le déroulement normal des cours", assure un membre de l'association qui a préféré garder l'anonymat. Et d'ajouter: “ il faut voir aussi l'importance des oeuvres caritatives et des services d'intérêt général qu'assure notre association comme la distribution des aides aux familles démunies ou encore les campagnes de proprété". Pétition Pour les ONG locales et les habitants de la ville, la noblesse de la cause mise en avant par l'association ne justifie pas la “spoliation pure et dure" des biens publics. “On nous dit que l'association Al Baraka fait du bon travail, soit. On nous raconte que ses dirigeants sont des gens pieux, bienfaisants et honnêtes, soit. Mais on ne nous dit pas si ces qualités leur donnent le droit d'entrer par effraction dans une demeure qui ne leur appartient pas. Les proches d'Al Baraka ne veulent pas y répondre, ils tournent autour du pot et tentent de noyer le poisson. Soyons clairs, en occupant illégalement ces locaux, l'association Al Baraka a commis un délit grave et son président qui est le responsable légal de l'association devant les tribunaux doit être traduit en justice", souligne Salem Sahli, président de l'Association d'Education relative à l'Environnement de Hammamet (AERE). Même son de cloche chez Sofiene Harzallah, un habitant de la ville du jasmin : “ Ils se comportent comme si leur “droit “est au dessus des droits des autres. Ils veulent nous convaicre sans honte aucune que le vol est halal quand c'est eux qui le font alors que les Trabelsi ne devaient pas le faire car c'est haram . Finalement, un voleur est un voleur qu' il soit pieux ou bandit proche du pouvoir “, peste-t-il. Les militants des ONG hammamétoises, font désormais signer une pétition réclamant la traduction des responsables de l'association Al Baraka devant les tribunaux pour “approriation illégitme" et “spoliation de biens publics".