• Les grèves se succèdent et se ressemblent dans leurs doléances. Celle des agents municipaux nous rend la vie difficile La grève des éboueurs a été lancée depuis lundi. Les ordures ménagères, entre autres déchets, s'accumulent de jour en jour partout et dégagent des odeurs nauséabondes, outre les désagréments endurés par les piétons dans des zones sensibles de la capitale et autres villes de la Tunisie. Le problème pourrait durer plus qu'une autre journée, celle d'aujourd'hui, comme nous l'indique le secrétaire général de la fédération générale des municipaux de l'Ugtt, Nasr Salmi. «Il est possible de passer à une grève ouverte si la tutelle ne satisfait pas à nos revendications», menace-t-il. Ajoutant : «C'est une grève réussie à 100% sur tout le territoire tunisien et même les municipalités qui n'ont pas de syndicats ont suivi cette action. Plusieurs doléances ont été formulées dans le préavis de grève, dont la prime spécifique qui a fait l'objet d'un décret interne à la direction générale des municipaux, lors des premiers mois de la révolution. Un décret que nous ne retrouvons pas désormais ! Pour le moment, et en dépit de deux réunions avec le ministre de l'Intérieur, aucun terrain d'entente n'a été trouvé». L'action des agents municipaux a été soutenue par plusieurs associations et partis, dont notamment le Parti pour le travail patriotique démocrate, qui ont dénoncé les agressions dont ont été victimes les grévistes et les locaux de l'Ugtt dans les différentes régions. D'autre part, un collectif d'associations dans la région de Hammamet, conscient des risques de pollution, s'est mobilisé, dimanche dernier, à l'occasion de cette grève des municipaux. Ce collectif a regroupé l'Association d'éducation relative à l'environnement (AERE), l'Association caritative Al Yassamine, l'Association de sauvegarde de la Médina, l'Association El Baraka, l'Association Allimni et l'Association Sahwet El Ahrar. L'action a consisté à diffuser quelque cinq mille flyers et à mettre gratuitement dix mille sachets à la disposition des ménages dans la ville de Hammamet. C'était une action de sensibilisation des citoyens à l'importance du travail des éboueurs, mais aussi une méthode pour adoucir l'ambiance tendue jusque-là. Les chauffeurs du métro et du TGM en grève Pour rester dans ces grèves qui affectent directement le cours de la vie quotidienne des citoyens, la Confédération générale tunisienne du travail a annoncé récemment qu'une grève des chauffeurs de métro et ceux du TGM aura lieu lundi prochain, 27 février courant. Selon un communiqué, cette grève sera engagée vu «la répétition de l'emprisonnement des chauffeurs de la société du métro léger et du TGM, alors que la société continue à négliger ce problème, en dépit de la promesse du président directeur de la société, qui avait promis le 25 juillet 2011 d'y apporter une solution radicale». Le communiqué évoque, entre autres doléances, l'élaboration d'un système de sécurité qui protège les chauffeurs du métro durant les heures de travail. D'autre part, la Fédération générale du transport de l'Ugtt avait diffusé, le 15 février, un communiqué dans lequel elle relève les différents problèmes que connaît le secteur du transport. La liste de ces derniers touche, outre le domaine social, l'état du parc et les solutions adéquates afin de revaloriser les services. Par ailleurs, un projet de fusion de la société des travaux ferroviaires (Sotrafer) avec la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) est en cours d'élaboration et sera, incessamment, présenté au gouvernement. Grèves et fermetures sans préavis Le secteur des technologies a connu, lui aussi, des grèves à l'instar de celle du Centre d'information, de documentation et d'études en technologies de la communication (Cifodcom), situé au Pôle technologique El Ghazala, dont la grève a commencé mardi et prendra fin aujourd'hui. Selon Kaïs Ben Yahmed, coordinateur à l'Ugtt, «la régularisation des situations des agents est la raison principale de plusieurs protestations de ce genre». Ajoutant : «Un autre secteur vital touché par les grèves est celui du textile-habillement. En effet, des centaines d'unités de production et de sociétés subissent une pression grandissante et des grèves sont programmées pour les jours à venir. Citons par exemple la société italienne «Harmonie», située à Djebal El Oust près de Zaghouan, et dont les 110 ouvriers ont ajourné une grève prévue du 20 au 23 février à une date ultérieure. De même, pour la société française «Afal», de la zone industrielle Borj Ghorbel à Ben Arous, employant 56 ouvriers, qui entreront en grève le 28 février jusqu'au 1er mars». Pour en venir aux grèves sans préavis, on notera qu'une centaine de sociétés privées ont subi cette opération illégale. La liste de ces derniers jours est longue. C'est encore le secteur du textile-habillement qui souffre de tels problèmes et les unités qui ont été fermées emploient une centaine d'ouvriers en moyenne...