Le Temps-Agences - Au moins six fortes répliques, dont une d'une magnitude préliminaire de 5,9 sur l'échelle de Richter, ont perturbé hier le travail des secouristes occupés à rechercher des blessés dans les décombres de la ville péruvienne de Pisco. On ignorait dans l'immédiat si ces nouvelles secousses avaient fait des victimes. hier, le président péruvien Alan Garcia a tenté de calmer les survivants, inquiets de voir l'aide humanitaire tarder à arriver. "Personne ne va mourir de faim ou de soif", a-t-il assuré, "dans dix jours, nous aurons une situation presque normale". Les sauveteurs continuaient hier à s'activer à la recherche de survivants, bravant les répliques du séisme de mercredi au Pérou, dont le bilan, actuellement de plus de 500 morts, ne cessait de s'alourdir à mesure que des corps étaient extraits des décombres. Et des dizaines de milliers de Péruviens ont encore passé la nuit dehors, craignant de nouvelles fortes secousses. Au total, plus de 300 répliques ont été enregistrées depuis le tremblement de terre de mercredi soir, le plus dévastateur (sa magnitude a été de 7,7 sur l'échelle de Richter, de 8 sur l'échelle de magnitude du moment (Mw) qui mesure l'énergie dégagée par le séisme) en près de quarante ans dans ce pays. Les secousses peuvent se poursuivre sur une période allant "jusqu'à trois semaines", a expliqué Hernan Talavera, de l'Institut de géophysique du Pérou (IGP). Ainsi, deux fortes répliques (4,7 et de 3,7 sur l'échelle de Richter) ont été enregistrées avant-hier, respectivement à 02H31 HT et à 03H45 HT dans les villes d'Ica et de Pisco, sur la côte sud, la région la plus touchée 24 heures auparavant, précipitant à nouveau la population dans la rue, selon l'IGP. Le président péruvien Alan Garcia était, lui, à ce moment-là, en réunion avec plusieurs membres du gouvernement à l'aéroport de Pisco. Si les pompiers estimaient avant-hier soir que 500 à 510 personnes avaient péri et plus de 1.600 avaient été blessées dans le séisme de mercredi, les sauveteurs jugeaient que le bilan des morts était susceptible de s'accroître de manière importante avec la découverte continue de cadavres dans les bâtiments effondrés. De son côté, Rosario Guevara, une responsable de l'Indeci, un organisme officiel, faisait état de chiffres moins élevés, 437 morts et 829 blessés. Elle précisait que 16.700 habitations avaient été détruites, surtout dans les villes côtières de Pisco (130.000 habitants), détruite à 70% a affirmé la municipalité, d'Ica (320.000 habitants) et de Chincha (180.000 habitants). Sans oublier, dans une moindre mesure, la capitale Lima. Pendant que les sauveteurs fouillaient les décombres dans les agglomérations et se rendaient aussi dans des villages isolés de la côte, des hélicoptères et des avions y acheminaient une aide d'urgence, selon le gouvernement. Parallèlement, la communauté internationale se mobilisait, de nombreux pays et organisations promettant une aide. Ainsi, à Genève, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a annoncé qu'elle dépêchait deux avions transportant des tentes, bâches en plastique, couvertures et jerricans. L'ONU "se tient prête à soutenir les efforts de secours en prenant des mesures comme le déblocage de fonds d'urgence et l'envoi d'une équipe d'évaluation des besoins", a, pour sa part, déclaré Michèle Montas, la porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Le tremblement de terre au Pérou a par ailleurs provoqué de petits tsunamis au Japon, amenant les autorités à lancer, avant de la lever douze heures plus tard, une mise en garde pour toute la façade Pacifique de l'archipel. Les premières vagues sont arrivées sur les côtes du nord du Japon à 22H23 HT avant-hier, les plus hautes mesuraient 20 centimètres de haut. Le séisme est l'un des pires subis par le Pérou, toujours hanté par le terrible tremblement de terre de 1970 qui avait tué 70.000 personnes dans la localité montagneuse de Huaraz.