Tunis-Le Temps - L'exorcisme et la voyance sont des moyens auxquels recourent la plupart des gens à un moment ou à un autre de leur vie. C'est surtout lors des moments de détresse, où l'on a besoin de se remonter le moral pour faire renaître l'espoir de récupérer quelque chose qu'on a perdue ou qu'on n'a pas pu réaliser, que cela se produit. Mais de là à considérer l'exorcisme et la voyance comme une science pour résoudre nos problèmes ou guérir les maladies chroniques, il y a un fossé que l'on n'oserait pas franchir. Malheureusement, c'est ce qui s'est passé pour une dame, victime dans cette affaire. Celle-ci avait des problèmes conjugaux et, au lieu d'en chercher les causes et les origines pour les surmonter, elle s'est adressée à une voyante pour la délivrer de ses ennuis. Elle s'est rendue fréquemment chez elle pour se plaindre du mauvais sort, et de la malédiction qui s'abattaient sur elle. Son mari ne l'aimait plus comme auparavant. Pire, il ne cessait de faire la connaissance d'autres femmes. La voyante était son seul salut ; Du moins, le croyait-elle ? Pour chaque service rendu, cette dernière lui demandait de grosses sommes d'argent. C'est ainsi qu'elle empocha plus de 25 mille dinars, après lui avoir affirmé que ses dons surnaturels résoudront son épineux problème. Avec l'argent qu'elle percevait à gogo, elle acheta l'encens nécessaire. Mais rien n'y fit. Les jours passèrent et la « patiente » n'a remarqué aucun changement dans sa vie conjugale. Au contraire, la situation s'est aggravée et le couple divorça. À ce moment-là, elle découvrit que la voyante n'avait aucun don surnaturel et de surcroît, elle n'était pas originaire d'un pays maghrébin comme écrit dans sa carte de visite, elle était bien tunisienne. Devant l'échec cuisant de la voyante, la victime lui demanda de lui restituer l'argent qu'elle avait empoché, mais elle refusa et la pauvre dame dut courir au poste de police le plus proche pour raconter sa malencontreuse aventure. Arrêtée, la voyante nia les faits et affirma que la plaignante connaissait bien qu'avec l'argent qui lui était remis elle s'approvisionnait en encens d'un pays maghrébin. À l'audience, l'accusée s'est rétractée, et son avocat plaida son innocence affirmant que sa cliente était victime d'un complot ourdi par la plaignante et son époux, tous trois se connaissaient de longue date. Il ajouta que sa cliente avait donné à titre de prêt une somme d'argent à la plaignante et quand elle lui demanda de la rembourser, elle inventa cette histoire. Il demanda en conséquence l'acquittement de sa cliente. Le tribunal, après délibérations, a condamné l'accusée à un an de prison ferme.