Nida Tounès gagne du terrain 67% des Tunisiens satisfaits des médias Le Front populaire occuperait la 3ème place 42% des Tunisiens indécis quant au choix de leur président Ahmed Néjib Chebbi et Rached Ghannouchi chutent encore Au moment de l'agression israélienne à Gaza, l'opinion publique tunisienne avait-t-elle été influencée dans ses choix politiques dans le pays ? La montée de Nida Tounès, s'est-elle accentuée pour enfin de compte se consolider, durant le mois de novembre ? Béji Caïd Essebsi garde-t-il son leadership dans d'hypothétiques élections présidentielles qui auraient pu se dérouler en ce mois ? La prestation du Gouvernement dont le degré de satisfaction des citoyens avait baissé ces derniers mois, s'est-elle améliorée ? Qu'en est-il de l'aura de l'opposition ? Les médias continuent-ils à avoir l'aval des citoyens et leur sympathie ? Ces mêmes citoyens ont-ils amélioré leur satisfaction de la situation sécuritaire ? A ces questions la onzième vague du baromètre politique 3C Etudes, a révélé des réponses utiles. Le sondage a été réalisé du 13 au 19 novembre courant par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de la population tunisienne âgée de 18 ans et plus, de 1648 personnes. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas respectant 5 variables de contrôle : l'âge, le sexe, la région, le milieu d'habitation (communal et non communal) et la catégorie socioprofessionnelle. Le sondage a touché tous les gouvernorats et délégations du pays. Concernant la prestation du Gouvernement Hichem Guerfali Directeur Général de l'Institut, précise qu'après «des baisses successives au cours des trois derniers mois qui lui ont fait perdre 12 points depuis le mois d'août, le degré de satisfaction des Tunisiens de la prestation du gouvernement se reprend au mois de novembre et enregistre une hausse de 3 points par rapport au mois d'octobre en atteignant 41% ». 54% des Tunisiens se montrent déçus par la prestation du gouvernement. Quant à l'opposition après avoir engrangé 8 points de plus de satisfaction en octobre, elle marque le pas avec une régression de 2 points en novembre pour se situer à 27%. 58% des Tunisiens se déclarent mécontents de la prestation de l'opposition. «Dans la tête des Tunisiens, l'opposition n'inclut pas Nida Tounès », affirme Hichem Guerfali. Ceux qui votent pour Nida Tounès sont les déçus de l'opposition et du Gouvernement. Les médias continuent à caracoler en tête des degrés de satisfaction des Tunisiens, avec un niveau record de 67%. «Le maximum de satisfaction a été connu lors de la confrontation entre Dar Assabah et le Gouvernement», précise Hichem Guerfali. Dans le communiqué de presse diffusé hier, il est précisé que «le degré de satisfaction des Tunisiens quant à la prestation des médias garde son niveau du mois d'octobre soit 67%, soit le record absolu enregistré, tous indicateurs confondus, depuis le début de ce baromètre. En revanche, 29% des Tunisiens se déclarent insatisfaits de la prestation des médias». Ces 29% représentent plus de deux millions de Tunisiens âgés de plus de 18 ans. Pour ce qui est de la situation sécuritaire du pays, elle est mieux appréciée. 42% des Tunisiens se montrent satisfaits, soit une augmentation de 5% par rapport à octobre. Les insatisfaits sont dans la proportion de 56%. La situation sécuritaire, l'impact des médias, la prestation du gouvernement et celle de l'opposition, connaîtront leur réelle valeur et expression finales dans les choix des électeurs dans des élections législatives et présidentielles. Si les élections législatives viendraient à se tenir l'année prochaine, le taux d'indécis s'élèverait à environ 37%. Ennahdha gagnerait 31,4% des suffrages, avec une hausse de 0,5 point par rapport au mois d'octobre. Nida Tounès la talonnerait en poursuivant son ascension pour remporter 29,6% des intentions de votes. La reprise d'Ennahdha coïncide avec l'agression israélienne à Gaza. Le Front populaire ravi la troisième place au parti Républicain (Al-Joumhouri) avec 6,9% des suffrages. Al –Joumhouri perd 0,4 point en obtenant 5,4% des suffrages. Al Aridha se maintient à la cinquième place avec 4,7%. Elle est suivie par le Congrès pour la République (CPR) avec 4,6%, Ettakatol avec 3,8%, l'Union Patriotique Libre (UPL) avec 2,7%, Al Moubadara avec 1,9%, Hizb Attahrir avec 1,6% (près de 110.000 personnes). Le parti Achaab obtiendrait 1,1% des voix. Al-Massar en se retrouve en dessous de la barre de 1% avec 0,7%, alors qu'il était à 1,1%, un mois auparavant. Comment expliquer cette baisse continue de l'impact d'Al-Massar dans l'opinion publique ? Qu'en est-il des élections présidentielles. Si elles se déroulaient aujourd'hui, quel serait alors le choix des électeurs ? Tout d'abord, 42,1% demeurent indécis, contre 38% au mois d'octobre. Le nombre des indécis prend de l'ampleur. Béji Caïd Essebsi, tout en concédant 3,1 points par rapport au mois précédent, demeure en tête avec 10,9% des suffrages. Moncef Marzouki, en deuxième position récolterait 7,2% des voix, en recul de 2,5 points. Mustapha Ben Jaâfar occuperait la troisième place avec 3,6% des voix. Taïeb Baccouche serait quatrième avec 2,5% des voix en délogeant Hamadi Jébali qui n'obtiendrait que 2,3% des suffrages. Il est suivi par Hamma Hammami avec 2,1% des voix. Samir Dilou passe à la septième place avec 1,9% des voix, suivi par Mohamed Abbou (1,4%), Ali Laârayedh (1,3%), Ahmed Néjib Chebbi et Rached Ghannouchi (1%) et enfin Abdelfattah Mourou (0,9%). Rached Ghannouchi était à 2% il y a deux mois. Depuis le retour de Abdelfattah Mourou, il partage avec lui les 2%.