La CGTT célèbre le 1er anniversaire de la tenue de son Congrès en décembre 2011 et le 88ème anniversaire de la formation de la première structure syndicale par feu Mohamed Ali Hammi. La confédération lance le premier numéro de l'hebdomadaire arabophone ‘'Annakabi'' , le syndicaliste, actuellement dans les kiosques. Ce fut il y a un an : la Confédération générale tunisienne du travail tenait les 3 et 4 décembre son premier congrès à Nabeul. Habib Guiza, un syndicaliste, pour le moins chevronné, lui, tout comme ses compagnons de route ont relancé une structure syndicale vieille de 8 décennies, qui fut réprimée dans un premier temps par les autorités coloniales. En 1924 Mohamed Ali Hammi une figure de proue du combat syndical tunisien a créé la CGTT qui renaît aujourd'hui de ses cendres, même si elle a à se faire au nouveau paysage syndical dans notre pays aujourd'hui accaparé par l'UGTT. La CGTT qui a pu grignoter du terrain à la centrale syndicale durant un an, veut aujourd'hui faire jeu égal avec les autres structures syndicales du pays, à savoir l'UTT d'Ismail Sahbani et l'UGTT de Houcine Abbassi. Alors faites vos jeux ! « La révision du code du travail à l'ère du pluralisme syndical et de la transition démocratique » était le thème d'un colloque qui s'est tenu à Tunis, la veille de l'organisation du 2ème Congrès de la CGTT, lequel se déroule aujourd'hui à Sousse. Le colloque qui a convié des militants syndicalistes et des universitaires spécialistes de la cause travailliste a tenté un tant soit peu de réfléchir sur le code du travail actuel, d'élucider les éléments qui entravent la participation efficiente de toutes les structures syndicales. Et si la CGTT attaque cette fois le thème du pluralisme syndical c'est que l'organisation syndicale s'est retrouvée à maintes reprises hors jeu, les jeux étant faits... Le colloque organisé par l'Association Mohamed Ali de la culture ouvrière en collaboration avec la fondation Fredrich Ebert et la CGTT a évoqué la nécessaire représentativité des organisations syndicales dans toutes les entreprises publiques ou privées pour donner le choix au travailleur d'appartenir à l'une ou l'autre structure. Jusque-là la loi tunisienne n'institutionnalise pas cette représentativité et reste silencieuse pour désigner les diverses parties des négociations sociales. La réalité précède la loi « Sur le plan syndical la réalité précède la loi » fait remarquer l'universitaire Mongi Tarchouna qui a rappelé que « la pratique du droit syndical a commencé depuis 1905 lorsque la première grève travailliste a été organisée pour exiger des heures de travail conventionnelles. Mais il fallait attendre novembre 1932 pour légiférer les droits sociaux relatifs au travail » a-t-il commenté pour expliquer par extrapolation, que le législateur n'a cité le représentant syndical qu'en 2007 lorsque la Tunisie a ratifié la convention 135 de l'Organisation internationale du travail sur la protection des représentants des travailleurs dans l'entreprise. Pour Abderrazak Yazid, membre de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie a expliqué dans ce même ordre d'idées qu'il faut « réviser le décret portant composition de la Commission nationale du dialogue prévue par l'article 335 du code du travail dans le sens de généraliser la représentation de toutes les organisations nationales professionnelles patronales et ouvrières. Et ce dans le but de permettre à toutes les organisations professionnelles de faire partie du conseil économique et social. » Une publication hebdomadaire pour la CGTT En attendant des jours meilleurs, les militants syndicalistes de la CGTT qui selon son secrétaire général ne compte que sur ses adhérents pour remonter la pente, serrent les boulons et parviennent à lancer leur journal hebdomadaire. « Annakabi » (le syndicaliste) la publication périodique qui paraît dans la langue arabe est actuellement dans les kiosques.