« Il faut déclarer l'état d'urgence économique et constituer un comité de haut niveau pour le gérer », annonce Wided Bouchamaoui, Présidente de l'UTICA Jebali, promet plus d'incitations dans les secteurs des télécommunications, de l'énergie, du transport et de la logistique « La Tunisie attend son printemps économique », annonce Ahmed Bouzguenda Hamma Hammami, boycotte l'intervention de Hamadi Jebali Comme prévu, les travaux de la 27ème édition des « Journées de l'Entreprise », ont démarré hier. Après avoir débattu le thème du « schéma de développement », dans la dernière édition, les responsables de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE organisateur de l'évènement), ont choisi cette année de débattre le sujet de « L'entreprise et l'investissement : cadre et vision ». Comme de coutume, les Journées de l'Entreprises, ont réuni tout un beau monde du cercle économique (l'UTICA, la Banque Centrale, l'UGTT, des instances internationales tels que la Banque Mondiale, le Forum de Davos...). Le politique s'invite également à ces travaux. Hamadi Jebali, Chef du gouvernement ainsi que d'autres figures politique (telles que Hamma Hammami) ont pris part à la première journée de la manifestation. Dans l'ensemble pas moins de 50 intervenants, cinq grands panels et trois séances plénières prévus dans le cadre de ces journées. Des thèmes, bien qu'ils diffèrent- au niveau de la forme-, ils s'accordent sur le fond, pour essayer de répondre aux interrogations relatives au devenir de l'investissement dans l'absence d'un agenda politique clair. Tel constat a été révélé par Ahmed Bouzguenda, Président de l'IACE qui précise que « la Tunisie attend son printemps économique ». Portant à la fois une casquette d'entrepreneur en BTP et de nouveau chef élu à la tête de l'IACE, Ahmed Bouzguenda estime que « pour booster l'investissement privé, la Tunisie a besoin des réformes à court et à long terme ». Raison pour laquelle, il évoque l'importance d'engager des réformes immédiates. « Ces réformes immédiates devraient toucher le code des marchés publics, ainsi que la définition d'un agenda politique précis ». C'est clair, quand le politique ne marche pas, l'économique marque le pas !
Plus d'incitations ! Hamadi Jebali, Chef du gouvernement, semble comprendre ce message en annonçant, lors de l'ouverture officielle des travaux de cet événement que le thème est bien choisi et que le gouvernement n'épargnera aucun effort pour soutenir l'investissement privé. Mais, comment ? Selon les propos du Premier ministre, le gouvernement s'est engagé dans quelques réformes, en réponse aux revendications du secteur privé. « Nous avons engagé des réformes dans le secteur bancaire concernant la gestion des risques et le renforcement de l'assise financière des banques » a-t-il annoncé, tout précisant que le nouveau code d'investissement serait un vecteur pour encourager les investissements privés. « Ce code va réviser les incitations dans les secteurs à haute valeur ajoutée à l'instar du secteur des télécommunications, l'énergie, le transport et la logistique », dit-il. Le Chef du gouvernement signale aussi que la Tunisie est arrivée à enregistrer une croissance économique de 3,4% durant les dix premiers mois de l'année en cours. Le taux prévu (3,5%), serait inchAllah, réalisé, selon les propos de Jebali. Tout est pour le mieux pense-t-on ? Chedly Aayari, Gouverneur de la BCT rebondit dans le même sens. Il estime que la situation économique s'est améliorée que l'économie de la Tunisie redémarre vers un nouveau cycle de croissance. Pour lui, le financement des investissements n'est pas un handicap. « C'est vrai qu'il y a un problème de liquidité, mais, la BCT est en train de financer les banques qui à leurs tour sont capables de financer les investissements », a-t-il annoncé. Il invite ainsi le secteur privé à prendre de plus en plus l'initiative et investir.
Etat d'urgence économique ! La première centrale patronale du pays, à travers son président, Wided Bouchamaoui, pense autrement. Dans un discours qui contredit totalement l'optimisme ressenti dans les discours officiels, la Présidente de l'UTICA, évoque le concept d'un état d'urgence économique dans le pays et elle appelle à la création d'un comité de haut niveau pour gérer la situation. Plus encore, Wided Bouchamaoui, émet des conditions, qu'elle qualifie comme prioritaires, pour relancer l'investissement dans le pays. De prime abord, elle parle de la valorisation du travail et la garantie de la liberté de l'initiative économique. Elle évoque dans ce contexte, la nécessité d'une réelle mobilisation nationale pour tranquilliser les opérateurs, tunisiens et étrangers. Dans le même ordre d'idées, Wided Bouchamaoui tient à rappeler le phénomène du danger de l'économie informelle, qui paradoxalement a fleurit après le 14 janvier. Elle se félicite, en revanche, de réaliser un accord avec la première centrale syndicale du pays (UGTT), concernant le pacte social qui devrait être signé le 14 janvier 2013.