Créée en mars 2005, dans le but de soutenir financièrement les jeunes promoteurs à lancer leurs propres projets, contribuant ainsi à alléger la charge de l'Etat et fournir des emplois à plus de 80 mille demandeurs chaque année, la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) poursuit sa mission à pas sûrs, dans la mesure où les responsables de la Banque affirment que le taux de recouvrement des crédits est actuellement aux alentours de 99,5%. En deux années, la banque a approuvé, jusqu'à juillet 2007, le financement de près de 340 projets pour un montant total de plus de 80 MD, selon les derniers chiffres fournis par la BFPME. Les projets financés, dont 286 de nouvelles créations et 52 projets d'extension pour un coût total d'investissement de l'ordre de 300 MD, touchent aux secteurs des industries agroalimentaires, de la verrerie, de la céramique, du bâtiment, ainsi que les industries chimiques et la plasturgie, ainsi que l'agriculture... Selon la même source, ces projets devraient générer pas moins de 5.000 postes d'emploi.
Projets variant entre 80 mille et 4 MD Les projets approuvés représentent 30% des demandes de financement déposées auprès de la banque depuis sa création, soit au total 965 demandes dont 774 pour la création de nouvelles entreprises et 186 pour des projets d'extension. Etant une banque de proximité, la BFPME compte sur la capitalisation de son expertise pour évaluer correctement les potentialités en matière de rentabilité des projets. En effet, la BFPME intervient dans le financement de projets dont le coût varie entre 80 mille et 4 MD. Sa particularité, c'est qu'elle n'intervient pas seule. Bien au contraire, elle contribue à hauteur de 25 à 50% du coût total de l'investissement en cofinancement avec les institutions bancaires de la place (banques, Sicars,...), tout en se basant sur les garanties de la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR). Cette dernière a pour mission de sécuriser les bailleurs de fonds et garantir la rentabilité des projets. L'objectif étant "de partager les risques", indiquent les premiers responsables de la banque. Ainsi, la BFPME s'allie aux banques commerciales et institutions financières dans le financement des nouveaux projets, afin de permettre de dégager des fonds de roulement pour les nouveaux promoteurs. C'est pourquoi elle applique les même taux d'intérêts appliqués par les autres banques.
Des taux d'intérêts jugés élevés Des taux jugés comme élevés par les nouveaux promoteurs de projets qui ont du mal à les supporter et s'interrogent « pourquoi la BFPME n'a pas opté pour une autre solution compte tenu de sa mission particulière qui est celle d'apporter l'assistance et le soutien nécessaires pour faciliter la création de PME et favoriser le développement des PME existantes en finançant les opérations d'extension ?». Les jeunes promoteurs craignent que la banque se retrouve un jour dans une impasse du fait de vouloir solliciter soit des crédits ou de participation des institutions financières dans son capital, telles que la BEI (Banque européenne d'investissement), la JBCI du Japon, l'Exim Bank, la banque française Oseo, la banque de développement du Canada, l'Agence française de développement (AFD),... Dans ces cas, il est clair que les conditions de crédit seront de plus en plus difficiles. A cet égard, les responsables de la banque soulignent que la BFPME n'est pas venue concurrencer les autres banques, rappelant qu'à l'instar de la BDPME (Banque de développement des PME en France), la BFPME a un actionnariat cent pour cent public (l'Etat tunisien, Tunisie Télécom, le Groupe chimique, l'Office de l'Aviation civile et des aéroports, l'Office du commerce de Tunisie ainsi que la Société tunisienne de garantie). Or, les entreprises nationales, en grande majorité des PME, souffrent d'une sous-capitalisation importante. Environ 75% des entreprises « copilées », dans le cadre du programme de mise à niveau industrielle, souffrent d'une structure financière caractérisée par l'insuffisance de fonds propres. En même temps, les entreprises tunisiennes tournent le dos au marché financier, qui n'assure que 30% des investissements. A l'évidence, les caractéristiques spécifiques inhérentes aux PME tunisiennes font que le financement de la création d'une entreprise reste, désormais, le maillon faible du système de financement des PME. Faut-il rappeler que celles-ci ne facilitent pas la tâche aux Banques. En effet, les PME ont une structure financière dominée par la dette ( le ratio moyen des dettes sur fonds propres se situe autour de 1,6), une structure de la dette dominée par le court terme, un accroissement rapide de la dette fournisseur, une montée importante des crédits clients et un taux d'investissement qui se stabilise à des niveaux bas. Alors que faire si la BFPME ambitionne de doubler ses chiffres en portant le nombre des projets qu'elle finance à 450 projets (112,5 MD) en 2008 et 600 projets (150 MD) en 2009 ?.