Ahmed Touili est un écrivain prolifique qui s'intéresse à tous les aspects de la vie et à toutes les disciplines (littérature, sociologie, histoire, patrimoine...). Aussi a-t-il publié plus d'une centaine d'ouvrages durant son parcours dans le domaine de l'écriture. Son dernier-né est le livre intitulé « De l'histoire de la Presse tunisienne et de la Sûreté nationale » où l'auteur passe en revue les étapes importantes de la presse tunisienne depuis sa naissance jusqu'à nos jours et, par la même occasion, il nous fait part de l'historique des forces de la sûreté de l'Etat à travers les époques, allant de l'empire ottoman jusqu'à nos jours, en passant par la période de la colonisation française. Les deux sujets abordés sont d'une importance capitale d'autant plus que la presse et la police ont toujours été les deux piliers fondamentaux de n'importe quel Etat à travers l'histoire, sachant que les deux contribuent à la stabilité, au développement et à la prospérité du pays en y assurant le droit à la liberté d'expression et à l'information. La première partie est consacrée à la Presse. L'auteur énumère par ordre chronologique les différents journaux (quotidiens, revues, périodiques...) qui ont vu le jour depuis la fin du 19è siècle. Ainsi, le premier quotidien imprimé en Tunisie parut le 22 juillet 1860 sous le nom de « Arra'id Attunisi » : il s'agit du Journal officiel tunisien fondé par le souverain de l'époque, Sadok Bey. Un quart de siècle plus tard, paraitront d'abord l'hebdomadaire « Nata'ij El Akhbar » qui dura jusqu'à 1889, puis le journal « El Bassira » qui circula de 1893 jusqu'à 1897. Sans oublier le journal « Al Hadhira » qui vit le jour le 02 août 1888 et se poursuivit jusqu'au 7 novembre 1911 qui regroupaient des articles signés des écrivains tunisiens membres du Mouvement de la Jeunesse Tunisienne. Plus tard, en 1907, les intellectuels tunisiens lancèrent « Le Tunisien », premier journal en langue française, pour se faire entendre des autorités du protectorat et de l'opinion publique française. À cette époque, le nombre de titres francophones augmente ; mais d'autres journaux en langue italienne dont « Il Giornale di Tunisi e di Carthagine» paru en 1838, et d'autres en hébreu, comme «El Moubacher», «Echams» et «El Bosten» qui durèrent jusqu'à 1897. L'auteur de l'ouvrage retrace l'évolution de la presse tunisienne en l'insérant dans son contexte social, culturel et politique, notamment à l'époque du protectorat. Il cite également les principales publications satiriques et caricaturales qui parurent dès le début du 20ème siècle. La deuxième partie de cet ouvrage porte sur l'historique de la Sûreté de l'Etat en Tunisie durant la dynastie beylicale, dans la Tunisie indépendante entre 1956 et 1986 sous le règne de Bourguiba, en passant par la période coloniale. Il dresse une liste des différentes mesures entretenues de 1860 jusqu'à 1957 en vue de réformer le secteur de la sûreté ; il répertorie les noms des différents ministres de l'Intérieur qui ont exercé depuis 1860 jusqu'à 24 décembre 2011. A la fin du livre, le lecteur découvrira plusieurs annexes dont des manuscrits et des documents inédits ayant trait à l'historique de la Sûreté de l'Etat.