Le cinéma numérique s'invite sous une tente nomade ; une occasion singulière qui se présente aux cinéphiles de venir voir un film dans des conditions autres que celles d'une salle de cinéma... Oui, c'est possible puisque c'est aussi une manière de ne pas baisser les bras et de continuer à admirer des films, assis ou allongés à même le sol, pourquoi pas ? C'est le principal objectif de Douz Doc Days dans leur deuxième édition qui aura cette année du 26 au 30 décembre 2012. Hichem Ben Ammar et son équipe ont concocté un programme très intéressant de par la qualité des œuvres documentaires en lice pour le Dromad'Or et le Prix spécial du jury qui sont offerts par Tunisiana, ainsi que par la participation d'invités de marque tunisiens et étrangers. Dix longs métrages et dix courts concourent pour le Dromad'or et le Prix spécial du jury ; un jury composé de noms illustres, le poète tunisien Adam Fethi, l'Italien Carlo Damasco, réalisateur, fondateur et directeur de la manifestation I Corti dal Mondo, le Burkinabé Alex Mouissa Sawadogo, directeur du festival Afrikamera en Allemagne, l'Espagnole Maria Ruido, universitaire et réalisatrice et le réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, président du jury. Les longs métrages programmés au cours de cette session sont : « 123, 567 » de Bilel Bali, « Babylon » de Ala Edine Slim, Youssef Chebbi, Ismaïl Louati , « La coloquinte » de Mahmoud Jemni , « C'était mieux demain » (Ya min ach) de Hind Boujemaa, « L'opposant » de Anis Lassoued, « Maudit soit le phosphate » (Yalaan bou el phosphat) de Sami Tlili « Militantes » de Sonia Chamkhi , « The sky over here » (Min houna essama) de Selim Harbi, « Une vie en dents de scie » de Mounir Bouaziz et « We are here » (Nahnou houna) de Yahia Abdallah. Les courts métrages en compétition sont: « 10 de la capitale » de Hamdi Jouini , « A genius in the dark » de Sami Chayeb, « Chant des ksours » de Mustapha Taïeb, « Dwarej » de Mondher Ibrahim, « Et pourtant il respire... » (Samidoun) de Marwen Trabelsi et Arbia Abbassi, « Nos contrats » (Oukoudouna) de Taoufik Safsafi , « Palerme, métaphore du monde » de Kamel Ben Ouanès, « Préhistoire de la Tunisie » de Hamdi Ben Ahmed, « Reproduction des poissons » de Aymen Yaacoub, « Zwewla, mais on rêve » de Fatma Laâzibi et Chahine Berriche . Quant à l'ouverture des Douz Doc Days, elle aura lieu avec « Sira, les chants du Croissant de lune » de Sandra Gysi et Ahmed Abdelmohsen (Suisse 2011), et la clôture avec « Sandales de terre » de Mahmoud Khedimallah (Tunisie 2011) et « L'alfa comme l'or » de Hichem Ben Ammar, (Tunisie 2012). Toutes les projections auront lieu à la Maison de culture M'Hamed Marzougui et sous une tente nomade dressée aux abords du musée des arts et traditions populaires de Douz. Rappelons que l'ouverture de ces journées documentaires sera précédée d'un vernissage au musée de Douz de l'exposition de photos, signée Abderrazak Khechine, photographe de la nature et du patrimoine. Ce n'est pas tout, car le festival prévoit des séances spéciales en projetant le dernier film de Mahmoud Ben Mahmoud « Le Professeur » (prix du meilleur scénario au cours des JCC 2012) et d'un documentaire sur Salina, île de l'archipel des Eoliennes, dans le cadre du jumelage avec Salina Doc Fest. « Les cose belle » de Agostino Ferrente et Giovanni Piperno, ce film qui rend hommage à Naples, une des rares villes au monde où le temps n'existe pas, fait également partie de ces séances spéciales. Imène Salah sera quant à elle présente pour nous entretenir de l'expérience de l'Atelier de production documentaire de Béjaia en Algérie, créé en 2007 par l'Association Cinéma et Mémoire et dont le catalogue compte aujourd'hui une vingtaine de documentaires, dont : « Notre défi » de Nazim Mahouas, « Kermouss N'sara » de Yacine Izarouken el « El Barrani » de Aboubakr Hamzi. A voir aussi les films de Fethi Saidi « Bah Bah et moi », « Amara », « Séparations » et « Tunisiens des deux rives ». Le volet théma comprend trois parties : la première « Désert de feu, désert de glace » sera consacrée à la projection de trois films de trois réalisateurs qui raconteront le désert et sa magie du point de vue poétique, politique et environnemental, à savoir Werner Herzog « Fata Morgana », Joris Ivens « Une histoire de vent » et Patrizio Guzman « Nostalgie de la lumière ». La deuxième partie traitera du problème des migrants clandestins ; « Harragua ». L'immigration clandestine trouve son élan dans le cinéma documentaire qui participe activement au débat citoyen sur un sujet d'une brûlante actualité : « Harguine harguine » de Meriem Achour Bouakkaz, « Lampeduza, Parigi », un carnet de voyage de Emiliano Pappacena, « Oxygène de la liberté » de Sonia Giardina , « Nos meilleures années » de Mateo Calore et Stefano Collizolli et « Séparations » de Fethi Saidi. La troisième partie rendra hommage au cheval. Films pour adultes et films pour enfants se côtoient dans ce programme qui présente des grands spectacles populaires où le cheval est le véritable héros. « Cheval de guerre » de Steven Spielberg, « L'Etalon noir » de Carrol Ballard, « Hidalgo » de Joe Johnston et « La légende de l'Etalon Noir » de Simon Wincer. Par ailleurs, un intérêt particulier sera accordé à la poésie où on rendra hommage à Mnaouer Smadah, poète rebelle de Nefta. Des personnalités du monde des lettres évoqueront la vie et l'ouvre de l'auteur de « Kalimat ». Enfin, une table ronde sur les perspectives du cinéma indépendant en Tunisie animée par le critique et universitaire, Ikbel Zalila avec la participation de tous les réalisateurs et journalistes présents. Douz Doc Days donnera un nouveau souffle à la région grâce à la magie du documentaire dans toute sa splendeur !