La Fédération Tunisienne des Arts Plastiques a organisé les 22 et 23 décembre à Sousse, en collaboration avec la délégation régionale de la culture, un colloque sur le thème de « l'art contemporain et liberté d'expression : interférence des limites et éclatement des genres ». Plusieurs artistes et intéressés de l'art ont assisté à ce colloque où plusieurs communications ont été données par d'éminents professeurs et hommes de culture. La séance d'ouverture a été assurée par un discours d'accueil prononcé par Brahim Azzabi , secrétaire général de la FTAP, suivi de celui de El Khalil Gouiâ qui a présenté à l'assistance les travaux du colloque qui s'articulait sur les axes suivants : la révolution des matériaux au sein de l'art moderne, les nouveaux langages dans l'art contemporain, la poly sensorialité de l'œuvre et la correspondance des genres, l'interférence des limites et l'éclatement des genres et la question de l'identification de l'œuvre. Le programme de ce colloque comporte quatre séances scientifiques, marquées chacune par un thème bien déterminé. La première séance a vu successivement l'intervention du Pr. Hafedh Jedidi portant sur « plasticité et spectaculaire au carrefour des genres » ; l'exposé de Mme Ilhem Zarrouk sur les « antécédents de l'interférence des limites dans la pratique artistique contemporaine » et la communication de Mondher Mtibâa autour des croisements entre l'idée, la conception et les défis du réel. La deuxième séance scientifique a connu deux interventions : d'abord, Pr Mohamed Ben Hamouda a parlé de la Révolution et de l'approche autodidacte du pictural, ensuite, ce fut M. Moez Safta qui présenta un exposé intitulé « De quel art peut-on encore parler ici et maintenant ? ». La première journée s'acheva par un spectacle « Performance » portant le titre : « A la recherche de l'ombre perdu » réalisé par Les artistes Lotfi Ben Salah et Najoua Ftaïti de la Maison des Jeunes de Sousse. La 2ème journée, le 23 décembre, les invités ont pu suivre la suite des interventions programmées dans ce colloque. La troisième séance scientifique a vu d'abord la communication de Khalil Gouiâ portant sur « le spectateur dans l'espace poly sensoriel mouvant : quel statut et quelle présence ? ». Après quoi, la parole a été donnée à Souad Mattoussi qui présenta son exposé sur le « parcours de questionnement singulier en rupture avec les grands axiomes partagés ». Quant à la quatrième séance, elle fut animée par l'intervention du Pr Kamel Allaoui qui parla du théâtre face aux constances artistiques, suivie de celle du Pr Fateh Ben Ameur sur l'art contemporain post-révolution et de celle de l'artiste Brahim Azzabi portant sur les expressions artistiques de l'après révolution. A la fin des travaux, les participants ont publié un communiqué final qui salue les efforts des institutions culturelles et toutes les forces de la société civile qui œuvrent pour la propagation de la culture artistique moderne et contemporaine et visent à relever les défis, notamment celui de la liberté d'expression, condition sine qua non de toute créativité. Les participants ont par ailleurs souligné que l'art est la conscience de la société dont on ne peut en aucun cas négliger le rôle créateur dans l'édification civilisationnelle, notamment après la Révolution. Ils insistent en outre sur la nécessité de multiplier les efforts des créateurs, des organisateurs et des critiques dans le domaine de l'art, ce qui constitue l'un des principes fondamentaux de la Fédération Tunisienne des Arts Plastiques. Enfin, la FTAP condamne toute sorte de violence perpétrée contre les artistes et l'expression artistique , quelle que soit son origine et s'oppose à toute tentative visant à marginaliser les artistes ou minimiser leur rôle dans les transformations historiques et sociales que connaît le pays .