La société koweitienne crie au scandale. On a découvert qu'une trentaine de jeunes-filles appartenaient à une secte satanique. Le choc fut terrible surtout qu'on croit toujours que cette « croyance » était limitée au monde occidental. Mais comme on a l'habitude de suivre les occidentaux, on imite toutes les habitudes, mauvaises ou bonnes soient-elles. On essaye de suivre le pas, mais pour des « ados » qui ne savent pas faire la différence, certaines habitudes nuisibles font office d'un excellent exemple à suivre pour devenir moderne. Le but reste toujours celui de ressembler à un occidental, exemple de réussite... Il y a de quoi s'alarmer quand on apprend que des jeunes supposés construire l'avenir détruisent leur présent en suivant une foi, non seulement violente, mais qui leur fait voir « l'univers en noir ». Des habits à l'image d'eux-mêmes et du monde, le tout reflète le noir et l'âme humaine s'assombrit. Des élèves qui ont lu le communiqué publié par le ministère koweitien de l'éducation concernant les « sataniques » et leur description, ont confirmé que ces derniers étaient beaucoup plus nombreuses que le chiffre annoncé par le ministère. Une des élèves a témoigné qu'elle voit souvent des filles habillées en noir, mettant des crânes comme accessoires, écoutant du hard et jouant de la guitare. Ne serait-ce pas cela un amalgame dans lequel on risque de tomber et qui pourra nuire à ces filles qui affichent un « look assez marginal » ? Peut-on taxer de satanique chaque adolescent qui sort de l'ordinaire ? Il est évident que ce style vestimentaire essaye de transmettre un message, mais il arrive souvent que ce dernier soit loin d'exprimer la soumission à Satan. Un adolescent peut très bien exprimer sa révolte, sa solitude, le fait d'être mal dans sa peau ou de se sentir incompris. Cela peut aussi traduire une recherche de soi, d'identité, voire de croyance religieuse. Seulement, n'est-on pas trop hâtif de le juger disciple du diable ? L'élève qui a témoigné semblait sûre de ces « accusations » puisque ce qu'elles voit correspond à la description publiée. Ne serait-il pas mieux d'expliquer à ces jeunes ce que c'est le satanisme, non seulement pour ne pas porter un jugement aussi facile, mais aussi pour ne pas y sombrer soi-même ? La plupart de ces filles doivent être des « ado perdues » plus que des sataniques dangereuses. Elles se sentent seules, ne risque-t-on pas d'approfondir leur solitude en les accusant aussi hâtivement pour ensuite les marginaliser et les mépriser ? Ce qui est certain, c'est que tout cela n'est qu'un appel au secours de la part de jeunes qui se sentent déjà en désaccord avec notre monde, le fait de les traiter ainsi, ne fera que couper complètement le lien et qui sait, faire d'eux de vrais adeptes de la foi du diable...