Pourquoi la conformité aux normes est-elle si importante aujourd'hui et comment développer des mécanismes d'évaluation de la conformité? Deux questions qui s'imposent au moment où tout promoteur chef d'entreprises ou responsable économique décide d'améliorer la compétitivité de son entreprise, promouvoir la qualité de ses produits et des ses systèmes de management, de protéger l'environnement dans son milieu de travail et de renforcer la confiance des consommateurs.
Dans cette perspective, la mise en place de normes et des programmes d'assistance technique spécifiques à chaque pays, tout en échangeant d'expertises avec les pays développés, est de nature à renforcer les capacités commerciales dans le domaine du respect des normes et de l'évaluation de la conformité. Par ailleurs, et en vue d'aboutir à la signature d'accords de reconnaissance mutuelle (ARM) entre les organismes d'évaluation de conformité tunisiens et leurs homologues internationaux, et de faciliter la libre circulation des marchandises, il est nécessaire que tous les organismes d'évaluation de la conformité concernés disposent des mêmes compétences et travaillent de manière similaire et appropriée. A cet égard, la Tunisie a signé, voilà un an, un accord de jumelage avec la France portant sur l'appui à l'administration tunisienne pour la préparation d'accords avec l'Union européenne dans le domaine de l'évaluation de la conformité.
Secteurs prioritaires La négociation des accords de reconnaissance mutuelle nécessite donc la transposition préalable de l'acquis européen dans le domaine de la réglementation technique, de la normalisation et des procédures d'évaluation de la conformité. Ce travail portera sur les secteurs prioritaires. En effet, l'accord couvre en particulier quatre principaux domaines. Premièrement l'harmonisation du cadre législatif et réglementaire notamment en matière de normalisation, d'accréditation, de métrologie et de surveillance du marché. Deuxièmement, le développement d'une infrastructure qualité adéquate à travers la mobilisation des laboratoires publics et privés. Troisièmement, le renforcement des capacités des services administratifs impliqués dans la préparation et la mise en œuvre des accords de reconnaissance mutuelle (ACAA). Et quatrièmement, l'accord comprend le volet de la sensibilisation des opérateurs économiques concernés par l'ACAA. Selon des experts tunisiens, la conformité aux différentes exigences techniques et normatives constitue une condition sine qua non pour pouvoir accéder aux marchés extérieurs. Cela requiert en particulier la mise à niveau et la modernisation de toutes les composantes de l'infrastructure qualité. C'est pourquoi, ils soulignent que les enjeux et attentes de ce jumelage stratégique sont très importants et demandent un fort engagement de toutes les structures appliquées, recommandant à signer des accords de reconnaissance mutuelle (ACAA), étant donné qu'ils constituent des facteurs essentiels pour passer du libre-échange à l'accès au marché intérieur de l'UE conformément aux principes de la politique de voisinage. Aujourd'hui, le nombre des entreprises certifiées ISO est passé de 6 à 780 entre 1995 et 2006, celui des normes tunisiennes de 700 à 7900, des laboratoires spécialisés dans les essais industriels de 30 à 72 et des laboratoires accrédités auparavant inexistants à 15 structures.
Programme d'extension du réseau de laboratoires Des responsables au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME indiquent que la Tunisie ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle a lancé un programme d'extension du réseau de laboratoires qui portera sur la modernisation des laboratoires existants, la création de 20 nouveaux laboratoires et d'une cité technologique à "El Agba" regroupant 34 laboratoires spécialisés dans l'analyse chimique et la microbiologie. Ce programme augmentera le nombre des laboratoires sous tutelle du ministère l'Industrie de 60 à 80 à l'horizon 2009, permettant d'effectuer 2800 analyses et essais contre 2200 actuellement. A rappeler que parmi les raisons qui empêchent les pays du continent de profiter des opportunités offertes par les marchés internationaux figure surtout le manque de moyens en matière de normes et de conformité. La contribution des pays africains dans les échanges commerciaux mondiaux demeure faible pour ne se situer actuellement qu'à environ 2%.