- Entre temps, la composition de la ‘'Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle'' tarde à venir. En un temps où le secteur de l'information continue à être livré à la prédation de quelques illustres ‘'illuminés'' du temps de Ben Ali et semble le rester, c'est le journaliste qui continue à être le bouc émissaire d'un secteur qui tarde à être transformé en long et en large. Les violations des droits à l'information des uns et des autres et l'intimidation de quelques voix qui veulent être libres tend à devenir le quotidien des journalistes, pratiques que le Centre de Tunis pour la liberté de la presse révèle au grand jour. Au jour le jour. Voilà que l'année démarre mal pour la liberté de la presse. Fehem Boukaddous un opposant au régime de Ben Ali le dit bien dans un communiqué du Centre de Tunis pour la liberté de la presse qu'il chapeaute « Un début d'année non rassurant » dit-il pour introduire l'ensemble des violations à la liberté de la presse depuis seulement quelques jours. Chose qui augure d'une année pour le moins dure pour les journalistes. La composition de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) n'étant pas encore annoncée. Sans oublier, dans la foulée, la mise en application des décrets-lois 115 et 116 qui tarde à venir même s'ils sont déjà publiés dans le journal officiel depuis le 4 novembre 2012. Un vide juridique qui donnera la possibilité à ceux qui veulent mettre le grappin sur les médias de traduire les journalistes en justice et de les juger selon le code pénal. Cela laissera la voie libre également aux directeurs de médias bien entendu ceux qui ont fait fortune du temps de Ben Ali, de continuer encore à faire sourire leur cagnotte en exigeant le réajustement des décrets lois en question... En attendant d'installer des pratiques politiques plus dignes pour répondre aux exigences déontologiques du métier Fehem Boukaddous et son équipe du Centre de Tunis pour la liberté de la presse continue de rester à l'affût de ceux qui se plaisent dans le confort de leurs certitudes. Il cite le cas Monia Arfaoui, la journaliste d'''Assabah Ousboui'' qui a subi des heures d'interrogatoire en comparant devant la brigade économique le 02 Janvier 2013 et ce, suite à un article qu'elle a publié en date du 26 mars 2012 ! Le reportage en question parlait des dépassements pratiqués dans les prisons tunisiennes, et dans lequel la journaliste a rapporté les propos des responsables du Syndicat de base des cadres des prisons et des institutions pénitentiaires. Maher Kassem le journaliste de la chaîne de télévision ‘'Ettounssia'' et Amina Al-Zayani de la radio ‘'Kalima'' ont été accablés d'insultes le 3 janvier dernier à l'Assemblée nationale constituante par des députés. Sans oublier le harcèlement que subit Amel Chahed la journaliste de la télévision tunisienne dont l'émission « Bi Tawqit al oula » est menacée d'être évincée de la programmation de la chaîne nationale Al Watania I. A rappeler que Amel Chahed a été victime de critiques acerbes en direct sur le plateau de son émission. Le Secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri n'a pas trouvé mieux que de demander ouvertement « de diminuer le nombre des émissions qui critiquent Ennahdha et le gouvernement ». Le vœu du responsable nahdhaoui fut illico presto exaucé puisque quelques jours après le temps réservé à l'émission s'est vu réduire comme une peau de chagrin.