La BM table sur une croissance de 3,2% pour la Tunisie en 2013 Incertitude politique, tumulte de la zone euro, dette des Etats Unis et déficits budgétaires, principaux risques et vulnérabilités en 2013 Une croissance du PIB de 108% pour la Libye en 2012 : vivement les forces de l'OTAN La Banque mondiale vient de publier son rapport sur les perspectives économiques mondiales au titre de l'année 2013. Le rapport de l'institution de Bretton Woods parle d'une reprise fragile de la croissance mondiale observée en 2012. Les remous dans la zone euro, l'éclatement de la dette américaine et les tumultes géostratégiques n'ont fait que baisser le rythme de croissance l'année écoulée. Selon les prévisions, ces mêmes risques continueront à menacer l'ordre de développement mondial cette année auxquels viendra s'ajouter un probable ralentissement brutal de l'investissement en Chine. Dans son rapport, la Banque mondiale affirme que la croissance devrait rester pour l'essentiel inchangée pour 2013 en côtoyant la barre des 2,4%. La faible croissance dans les pays à revenu élevé risque d'emboîter le pas aux pays de développement, lesquels ont affiché en 2012, des taux de croissance parmi les plus bas enregistrés durant cette dernière décennie. Selon le président du groupe de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim : « Les pays en développement ont fait preuve d'une résilience remarquable jusqu'ici. Mais on ne peut simplement attendre un retour de la croissance dans les pays à revenu élevé, et c'est pourquoi nous devons continuer à soutenir les pays en développement dans leurs efforts d'investissement en matière d'infrastructure, de santé et d'éducation. C'est ce qui posera les bases de la croissance plus forte dont on les sait capables à l'avenir. ». De même, Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale à la Banque mondiale et principal auteur du rapport a déclaré : « Pour assurer leur résilience face aux risques de dégradation de la situation, les pays en développement doivent reconstituer graduellement les ressources budgétaires et monétaires nécessaires pour amortir les chocs, et améliorer leurs filets de protection sociale et la sécurité alimentaire ». La Banque mondiale exhorte par ailleurs les pays en voie de développement à protéger leurs perspectives de croissance économique et ce, à travers notamment le renforcement des mesures leur permettant de parer aux risques découlant de la situation de la zone euro et de l'explosion de la dette américaine. A cet égard, la Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance économique dans la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) pour atteindre le seuil de 3,4% contre 3,8% enregistrés en 2012. Dans sa rétrospective régionale (MENA) de l'année écoulée, l'institution de Bretton Woods explique le rebond de la croissance de la région, qui a retrouvé les niveaux de 2010, grâce à la reprise des exportations libyennes et par l'expansion robuste et durable réalisée en Irak. Chiffres à l'appui : le PIB (produit intérieur brut) libyen a enregistré une croissance de 108% en 2012 et celui de l'Irak a enregistré une croissance de 11%. Et comme par hasard ou ironie du sort, là où les forces de l'OTAN sont passées, elles ont laissé dans leur foulée prospérité et croissance. Devrons-nous bénir ou maudire ses interventions et ingérences musclées ?C'est surprenant non ! Surtout que la Syrie a enregistré un taux de croissance négative de 20% en 2012 et on table sur une croissance positive de 1% cette année, toujours selon le rapport de la BM qui souligne : « Le conflit en cours en Syrie est une source notoire d'instabilité dans la région : une contagion économique de la Syrie au Liban, à la Jordanie et à d'autres pays peut s'intensifier si la crise politique en Syrie s'empire. ». Peut-être, un passage obligé de l'OTAN sur le territoire syrien, notamment pour renverser le régime d'El Assad et pour instaurer les bases d'un régime démocratique fera changer la donne. La Syrie connaîtra un meilleur sort, probablement en 2013 et par la « baraka » ou bénédiction angélique des forces de l'OTAN-, pour devenir le premier pays exportateur de la région MENA et le fleuron économique de la région. Ceci dit, pour le cas de la Tunisie, premier pays à avoir enclenché le processus dévastateur du printemps arabe, son PIB a enregistré une croissance de 2,4% en 2012 contre une décroissance de 1,8% en 2011 et un taux de croissance de 3% en 2010. Selon les prévisions de la BM, le taux de croissance devra se situer aux alentours des 3,2% en 2013 et 4,5% en 2014 pour atteindre le seuil de 4,8% en 2015. Des prévisions moins alarmantes pour l'économie tunisienne qui éprouve toutes les peines du monde à se relever, due à la persistance des menaces endogènes et exogènes qui risquent de faire basculer ces prévisions préliminaires publiées par la BM. D'ailleurs, l'institution de Bretton Woods conditionne la reprise de la croissance dans la région par l'amélioration du climat d'incertitude, l'apaisement des troubles qui sévissent actuellement et par le renforcement du secteur touristique et des exportations.