Il est passé quasi inaperçu durant 90 minutes. Tous ceux qui regardaient le match à travers le petit écran se demandaient si le joueur était parmi le onze rentrant de l'équipe tunisienne. Il a fallu attendre la fin du temps réglementaire et ce tir majestueux qui a donné une victoire inespérée aux nôtres pour s'apercevoir que ce même joueur était vraiment dans l'équipe type de l'équipe nationale tunisienne. C'est de Youssef Msakni qu'il s'agit bien sûr. Un scénario vécu une année plus tôt au Gabon au cours de la rencontre Tunisie-Maroc mais ce jour là, Youssef était pourtant moins mauvais que mardi dernier.
Beaucoup de choses à revoir Cela étant, ce n'est toujours pas le meilleur qui l'emporte. C'est comme en boxe, un aperçut au dernier au dernier round peut faire gagner par K.O le boxeur qui a subi une véritable raclée durant les rounds précédents. L'équipe tunisienne a connu un sort analogue face à son homologue algérienne qui, en dépit d'une domination territoriale, n'est pas parvenue à concrétiser les nombreuses opportunités créées tout le long de la rencontre et ce, malgré le mauvais placement des défenseurs tunisiens et la petite forme affichée par Hicheri dont l'entente avec Abdennour a laissé à désirer. Il faut, néanmoins, reconnaître que cette victoire arrachée grâce à ce coup de génie de Youssef Msakni et aux trois arrêts décisifs de Ben Chérifia, ne doit pas cacher faiblesses et disfonctionnements relevés au sein de notre équipe représentative. Nous avons eu l'impression que tout ou presque a marché de travers, une prestation qui a rappelés les sorties réalisées devant l'Ethiopie et le Ghana. Sami Trabelsi tout comme Férid Ben Belgacem sont appelés à revoir beaucoup de choses en commençant, entre autres, par chercher à donner une meilleure assise et plus de rigueur à l'équipe en défense. Un scénario qui ne se répète pas à tous les coups Car il ne sera pas facile de contenir les attaquants ivoiriens qui ont pour noms Drogba et Gervinho. Et surtout d'aligner les joueurs qui comptent beaucoup de matches dans les jambes. Trois points arrachés devant un des prétendants au sacre africain, sur le papier du moins, cela ne doit pas nous empêcher d'aborder le prochain match avec l'intime conviction que l'équipe tunisienne a les moyens d'aller encore loin dans cette CAN 2013. Toujours faut-il que le staff technique prenne conscience de l'imminence des correctifs à apporter partant du fait que certains choix sont à revoir d'autant plus que le scénario vécu mardi soir ne se répète pas à tous les coups.
Rafik BEN ARFA
L' arbitre mauricien Seechurn pour «Tunisie-Côte d'Ivoire» La Confédération Africaine de Football a désigné un arbitre mauricien pour diriger la deuxième rencontre de la sélection tunisienne dans le groupe A face à la Côte d'Ivoire. Cet arbitre sera Rajindraparsad Seechurn. Le deuxième duel de la sélection nationale dans la Coupe d'Afrique des Nations 2013 aura lieu samedi 26 janvier à partir de 16h00.
Gr.D La Tunisie et la Côte d'Ivoire prennent les devants La Côte d'Ivoire et la Tunisie ont arraché in extremis deux précieux succès face au Togo (2-1) et l'Algérie (1-0) et ont pris la tête de la poule D de la CAN-2013, mardi à Rustenburg. Les Eléphants, éternels favoris de la Coupe d'Afrique mais qui courent après un sacre depuis 1992, ont souffert contre les Eperviers mais ont fini par l'emporter grâce à Gervinho à la 88e minute de jeu. L'attaquant d'Arsenal a parfaitement suppléé un Didier Drogba éteint et qui n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent avant sa sortie à un quart d'heure de la fin de la rencontre. Le joueur le plus en vue côté ivoirien a logiquement été Yaya Touré. Le milieu de Manchester City, sacré meilleur joueur africain en 2012 pour la deuxième d'année d'affilée, a encore rayonné, ouvrant la marque en début de rencontre avant de trouver le poteau sur une frappe puissante en seconde période. Gros bémol pour les Ivoiriens, leur défense, infaillible en 2012 (aucun but encaissé), a dû s'incliner juste avant la pause sur un corner bien exploité par Ayité. La Tunisie a également réussi une excellente opération en dominant son rival algérien. Le héros du match aura été le petit prodige des Aigles de Carthage, Msakni, qui a envoyé une frappe splendide dans la lucarne des Fennecs dans les arrêts de jeu (90+1). Le dénouement est cruel pour les troupes de Vahid Halilhodzic qui ont trouvé la barre transversale tunisienne par Slimani et sont sommés de réagir dès samedi contre le Togo pour rester en vie dans le tournoi.
Sabri Lamouchi (Entr. Côte d'Ivoire) :“Le Togo est capable d'embêter les Algériens et les Tunisiens» Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire Sabri Lamouchi s'est dit «pas certain» que son équipe méritait la victoire face au Togo (2-1) pour son entrée dans la CAN-2013, jugeant cette prestation comme «la pire» depuis qu'il est en fonctions, mardi à Rustenburg. Quel est votre premier sentiment ? C'est un soulagement, il n'y a que la victoire qui compte. Je m'attarderai un peu plus sur la prestation, avec un peu de recul, qui a été loin d'être la meilleure. Je dirais même que c'était la pire depuis que je suis à la tête de la sélection. On a vu dans cette CAN que le premier match était difficile, mais je ne m'attendais pas à un match aussi compliqué de notre part. On a commis beaucoup d'erreurs techniques, défensives. La chaleur y est peut-être pour quelque chose. Mais ne soyons pas médisants, je suis content de la victoire, même si je ne suis pas certain qu'on la mérite. Je sais que l'équipe lors du prochain match ne pourra pas reproduire une telle prestation. Qu'a-t-il manqué à votre équipe ? Beaucoup de choses. De la confiance, de l'application, de la concentration. Sans cela, on va se rendre les matches très compliqués. Il n'est pas normal de louper une passe à cinq mètres, de commettre ces erreurs défensives. Aujourd'hui ça nous sourit puisqu'on finit avec la victoire, mais il faut que ce match nous serve de leçon, qu'on évite de partir avec un handicap et de se mettre une balle dans la jambe. Quand on avait le ballon, on le perdait rapidement. Quand on commet des erreurs défensives et qu'on se met en danger seul, ce n'est pas normal. Physiquement on sait qu'on montera en puissance, même si je n'ai pas l'impression qu'on ait été survolés sur ce plan-là. Mais je retiens surtout les nombreuses erreurs, qui ont été trop importantes. L'équipe du Togo peut-elle aller loin selon vous ? Si elle joue les deux prochains matches avec la même détermination, en produisant un bon football, en montrant ce beau visage, avec ces qualités, ces joueurs qui vont vite, un Adebayor virevoltant et capable de tout, elle est capable d'embêter les Algériens et les Tunisiens. Si on s'est compliqué la tâche, ils y sont pour quelque chose.
L'œil de l'observateur Abdelmajid Gobantini : «Imposer notre personnalité» « Tout d'abord je dois exprimer ma joie et mon immense satisfaction pour l'issue heureuse de ce match très difficile contre les redoutables algériens. Un derby dominé de bout en bout par nos vis-à-vis avec des sueurs froides endurées par tout en attendant avec frénésie et angoisse le coup de sifflet final annonçant une parité salvatrice très bonne à prendre au vu des péripéties et de la tournure prises par les évènements. Il y eut certes cet exploit de toute beauté de Youssef Msakni mais pareille issue « heureuse » ne pourrait avoir lieu à tous les coups et on ne peut tabler dessus éternellement. Nous avons été dominés outrageusement avec une première occasion à notre actif par Sabeur Khlifa à la 42ème minute. Un premier corner (67') et une dernière occasion, la deuxième, ratée par Harbaoui ! Nous avons été trop peureux, trop craintifs subissant la loi de l'adversaire. Notre équipe nullement conquérante est encore à la recherche de son identité de sa personnalité. Heureusement Sami Trabelsi a eu l'intelligence de faire injecter Daragi qui a contribué à temporiser le jeu et à l'orienter à sa guise permettant au bloc de monter et à notre arrière garde de respirer avec cet étau implacable enfin desserré. Son entente avec Youssef Msakni faisant plaisir à voir avec un entre-jeu enfin équilibré. Maintenant il faudrait revoir tous les aspects de notre jeu. Il est inconcevable notamment que Khelifa passe le plus clair de son temps collé à Chammam derrière plutôt que de batailler devant comme le stipule son statut d'attaquant. Cette victoire ne doit pas jouer à l'arbre cachant la forêt. Victoire bonne pour le mental mais contre la Côte d'Ivoire ce sera une autre partition, une autre paire de manches et Msakni n'aura pas la liberté de mouvement et sera surveillé de très près comme du lait sur le feu. »
Mohamed Sahbi RAMMAH
Abdelhamid Hergal (Ex international) :«Il faut des arguments plus convaincants pour aller loin» L'ex international tunisien et membre fédéral de la FTF revient sur le premier match des « aigles » de Carthage dans cette CAN sud-africaine. Comme une grande partie des sportifs, Abdelhamid Hergal n'est pas convaincu par la prestation des coéquipiers de Youssef Msakni qui fut l'homme du match. L'homme par qui les miracles arrivent. Pour Hergal, c'est un joueur doué, mais il ne faut pas se leurrer. En comptant sur les seules prouesses de l'ex « Sang et Or », cette équipe de Tunisie ne peut aller bien loin. Entretien : Le Temps : Tous les spécialistes sont unanimes à dire que le onze national n'a pas convaincu malgré la victoire. C'est clair qu'ils n'ont pas tort, mais certains spécialistes en ont profité pour descendre en lambeaux Sami Trabelsi et critiquer ses choix. N'es-ce pas un peu démesuré ? - Abdelhamid Hergal : Pas du tout. La Tunisie s'est injustement imposée face à une bonne équipe algérienne. C'est une victoire obtenue suite à coup de génie de Youssef Msakni et grâce à la maladresse des Algériens qui n'ont pas su profiter de nos lacunes criardes à tous les niveaux. Je pense que la victoire ne doit pas nous faire oublier l'essentiel, c'est-à-dire la capacité de cette équipe d'aller le plus loin possible dans cette CAN. Je suis de ceux qui préfèrent appeler les choses par leur nom et avec ce niveau affiché face à l'Algérie, le onze national ne me parait pas capable d'aller très loin... Que reprochez-vous à Sami Trabelsi ? - Principalement la composition de l'équipe. Traoui affichait un manque de compétition évident et trainait la patte. Hicheri errait au sein de la défense sans repères en commettant des fautes qui aurait pu nous coûter très chers. Harbaoui, aligné à la place de Jemâa est ressorti dans le dernier quart d'heure après une prestation en deçà des attentes. Les Algériens nous ont été supérieurs et nous ne devons notre salut qu'à ce coup de génie de Msakni. La Tunisie a cette particularité de tenir le coup face à des équipes qui lui sont supérieures. Elle sait défendre et gagner sur un contre ou un exploit individuel, mais attention, il n'est pas dit que c'est valable pour toutes les rencontres... En somme, pour cette première sortie, nous nous en sommes sortis en remportant les trois points de la victoire, mais il faudrait plus que cela pour aller loin... Quelles solutions préconiseriez-vous pour le deuxième match ? - Je ne vous apprends rien en vous disant qu'en football, à force de Subir, on finit par céder. Il faut rester vigilants et respecter nos principes de jeu tout en prenant les devants et tenter quelques initiatives. Vous avez certainement remarqué qu'avec la rentrée de Darragi, nous avons moins subi le jeu. Wissem Yahia est également capable d'apporter un peu plus d'équilibre à l'entrejeu tunisien dominé en première mi-temps par l'Algérie. L'essentiel, c'est de savoir choisir et d'aligner des joueurs qui se complètent. C'est le rôle principal d'un technicien qui maîtrise bien son sujet. Nous ne pouvons rester éternellement à la merci d'un coup d'éclat de Youssef Msakni Quel jugement portez-vous sur le prochain adversaire de la Tunisie ? - Ça sera la côte d'Ivoire. Une formation truffée d'éléments de valeur qui pèchent toutefois par un excès de confiance évident. Trop de suffisance dans la manière d'évoluer des ivoiriens qui auraient pu se faire surprendre par le Togo et par Adebayor qui aurait pu donner une autre tournure au match... Quels enseignements après les premiers matches de cette CAN ? - Jusque là, je suis resté sur ma faim. Le rythme est moyen et l'engagement physique est parfois excessif. Les Ivoiriens, malgré cette suffisance dont je parlais, ont été les plus convaincants affichant une maîtrise technique supérieure à celle des autres formations. L'Algérie a, elle aussi et malgré la défaite, affiché de belles choses. C'est une équipe qui a un cachet et l'empreinte de son entraîneur est évidente. C'est une formation qui a un cachet... Pour le reste, rien de bien particulier ! Recueillis par Mourad AYARI Gr.B : (2ème journée)
RD Congo-Niger : Simple formalité pour les Léopards? Claude Le Roy n'a rien perdu de sa science infuse du continent. Cinq ans après avoir atteint les demi-finales avec le Ghana, le Français a démontré qu'il était un meneur d'hommes hors pair en tenant la dragée haute aux Black Stars avec la RD Congo (2-2), qu'il avait déjà menée en quart de finale en 2006 à la surprise générale. Pour sa 7e CAN, le champion d'Afrique 1988 n'est pas venu pour faire de la figuration. Le Niger, qui n'a pas inscrit le moindre point de toute son histoire en Coupe d'Afrique, n'a théoriquement pas les armes pour rivaliser avec la RDC et peut trembler avant de se frotter à la doublette magique Mputu-Mbokani. Son seul espoir: parier sur la discipline, le physique et l'engagement. Une recette qui a failli fonctionner face au Mali avant le coup de grâce donné par Keita. Mais avec un gardien (Daouda), expert dans les sorties aériennes ratées, et un attaquant (Maazou) à la technique frustre et sacré “Ballon de plomb 2011", la tâche paraît très délicate.
Ghana - Mali Sur un faux air de revanche Les équipes du Ghana et du Mali se défient cet après-midi à Port Elizabeth, pour la deuxième journée de la poule B de la CAN 2013. Ghanéens et Maliens s'étaient affrontés deux fois lors de la CAN 2012 et les Aigles avaient notamment remporté la « petite finale » contre les Black Stars. Pourtant, aucun esprit de revanche ne devrait animer les deux sélections tant elles ont changé en un an. Le Ghana et le Mali ne se quittent plus : Ghanéens et Maliens vont s'affronter pour la troisième fois en phase finale de la CAN en moins d'un an, ce 24 janvier 2013 à Port Elizabeth. Ce nouvel acte devrait avoir une saveur particulière, mais pas un arrière goût de revanche pour des Ghanéens battus 2-0 lors de la « petite finale » de la CAN 2012. « J'ai été en colère, mais tout ça, c'est fini, souligne ainsi le défenseur John Boye. Ma colère, je vais l'exprimer dans ce match. Ça va me pousser à donner le meilleur de moi-même ». De plus, ce Ghana-Mali n'a pas grand-chose à voir avec ceux disputés en 2012. Les deux équipes ont été beaucoup renouvelées. Les deux entraîneurs ont changé : Patrice Carteron a remplacé Alain Giresse à la tête des Aigles tandis que Kwesi Appiah a succédé au Serbe Goran Stevanovic chez les Black Stars. Surtout, du côté malien comme du côté ghanéen, seuls onze joueurs étaient au Gabon l'an passé. Qualificatif pour le Mali, quasi-couperet pour le Ghana Le Malien Samba Diakité, qui était déjà là en 2012, s'attend donc à une opposition d'un autre genre : « Cette équipe du Ghana n'est pas plus forte ou moins forte. Elle est différente. » Le milieu de terrain estime que cette sélection est prenable : « Je pense qu'ils vont avoir la pression. L'année dernière, ils voulaient absolument gagner la Coupe d'Afrique. Cette année, s'ils perdent ce deuxième match, c'est fini pour eux. » Une défaite serait en effet quasiment synonyme d'élimination pour le Ghana. Un match nul serait un résultat insatisfaisant. Une victoire des Aigles qualifierait en revanche les Maliens pour les quarts de finale. Avec six points au compteur, les coéquipiers de Seydou Keita seraient assurés de finir parmi les deux premiers du groupe B
