Le président du syndicat des médecins dénonce l'indifférence des services d'ordre En dépit des multiples appels pour bénéficier de la protection nécessaires à l'accomplissement de leur travail, les médecins dénoncent « le laxisme des autorités compétentes ». Selon le docteur Mohamed Jamoussi, président du syndicat des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens de la santé publique à Sfax, ce laxisme se traduit de deux manières : ou bien la protection n'est pas assurée de la façon requise, ou bien, en cas de violences ou de menaces quelconques, les forces de l'ordre font preuve d'une indifférence irritante et réagissent avec une lenteur inexplicable, pour ne pas dire qu'elles font carrément la sourde oreille, ignorant les appels de détresse du personnel médical et paramédical des structures de la santé publique. «Pas plus tard qu'aujourd'hui, lundi 28 janvier, la police n'a pas pris la peine de répondre aux multiples appels de détresse lancés par les deux médecins du dispensaire « Bouacida », situé sur la route de Tunis, en pleine zone urbaine, à un jet de pierre du commissariat de police. En effet, le personnel médical, paramédical et ouvrier était sous le choc, en raison de l'irruption, vers le coup de 09h40, d'un citoyen blessé qui était dans un état de panique extrême et qui avait fait irruption dans le bureau de mon confrère pour chercher refuge, tout en suppliant le personnel de le protéger car il se disait poursuivi par un individu qui voulait l'égorger. En dépit du désarroi du personnel, le sinistré a été autorisé à téléphoner à la police et à sa famille, avant d'être caché à la salle des archives. Comme aucun agent de l'ordre n'était venu, j'ai dû téléphoner au directeur du groupement de la santé de base, toujours sans résultat. Alors, en dernier recours, j'ai dû prendre contact avec le directeur régional de la santé, et même cette fois-ci, la police a brillé par son absence et il a fallu attendre jusqu'à midi pour voir débarquer le délégué. Entre-temps, comme la vie de leur parent était en danger, en l'absence de protection policière, les proches, arrivés sur les lieux ont dû le raccompagner dare-dare chez lui, préférant lui sauver la vie et refusant même qu'il reçoive les soins médicaux nécessaires au dispensaire », a raconté, le président du syndicat des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens de la santé publique à Sfax. Concernant les faits ci haut relatés, il s'agirait d'un règlement de comptes ou plutôt du prolongement d'une rixe ayant opposé le fugitif, commis de son état dans un commerce de fruits secs, à un groupe d'individus dont l'un aurait tenté de l'« égorger ». Il semblerait toutefois que le pour chasseur ait préféré rebrousser chemin pour éviter d'être vu par les malades ou les membres du personnel du dispensaire. Heureusement d'ailleurs, sinon, en l'absence du secours des agents de sécurité, toutes les hypothèses étaient à craindre, y compris le massacre du réfugié.