Tunis Le Temps - Il était employé à l'ambassade de Suisse depuis plusieurs années, ce qui lui permit de fonder un foyer et subvenir aux besoins de son épouse et de ses trois enfants dont l'aîné a quinze, et a passé une année scolaire blanche. Mourad a toujours joui de l'estime aussi bien de sa famille, que de ses collègues de travail et de ses amis . Dans son travail, on ne lui enregistra aucune incartade ni le moindre manquement aux obligations professionnelles. Comment avait-il pu tomber si bas pour se retrouver dans situation aussi catastrophique? Cela fait 254 jours que Mourad a entamé une grève sur place, en passant 24 heures sur 24 devant l'ambassade, a fini par entamer une grève de la faim, et si sa santé est de plus en plus défaillante, il n'en est pas de même pour sa volonté et il n'en démord pas. Son attitude est à titre de protestation et de dénonciation contre les injustices dont il estime avoir été victime. Il explique à tous ceux qui viennent devant l'ambassade, s'enquérir de son état, qu'il n'avait commis aucune faute professionnelle grave, et que son licenciement est sans cause réelle et sérieuse. Il avait refusé, précisa-t-il, le travail dont il avait la charge, consistant à traduire un article paru dans un des journaux d'opposition, car il le jugeait subversif et de nature à nuire injustement, à la réputation de la Tunisie. Cette attitude a été au départ retenue contre lui, par ses supérieurs hiérarchiques à l 'ambassade. C'était en fait, dit-il, un coup monté par un collègue qui voulait lui nuire et qui d'ailleurs a pris sa place à son départ. Mourad affirma par ailleurs, qu'il avait écrit aux responsables de l'ambassade, qui finirent par lui donner raison, par une lettre qui lui fut adressée en octobre 2006, et qui était une sorte de réhabilitation, mais seulement sur le plan moral. Cependant on ne revint pas sur la décision de licenciement restant irrévocable. Dans cette même lettre, on louait ses qualités morales et sa bonne conduite et ses compétences professionnelles. Blême, et maigrissant de jour en jour, Mourad n'est pas prêt à rompre cette grève de la faim qui ébranla sa santé, jusqu'à obtention de ses droits : à savoir, une réparation matérielle qui soit conséquente avec le dommage subi. Un dommage tant sur le plan moral, que sur le plan physique et matériel, surtout qu'il a une famille à nourrir et que ses enfants ont besoin de soutien pour pouvoir continuer à poursuivre normalement leurs études. Sa famille est inquiète et choquée, et attire l'attention de tous les responsables afin de trouver la solution idoine, avant qu'il ne soit trop tard. A son frère venu voir le consul de Suisse à Tunis, celui-ci a promis que cette situation trouvera une issue favorable, dès la rentrée de septembre, avec le retour de l'ambassadeur.