A Tunis, et dans les grandes villes, tout le monde reconnaît que le transport est un tracas quotidien. Les fonctionnaires, les ouvriers, les élèves et les étudiants souffrent le martyr pour atteindre leurs destinations respectives. Même les « privilégiés », qui se déplacent en voitures, souffrent des embouteillages monstres aux heures des pointes et de l'exiguïté des aires de stationnement. Plusieurs auraient souhaité emprunter le transport en commun, seulement, ils sont plutôt craintifs à propos de trois aspects : une fréquence très inconstante, des surcharges monstres pendant les heures des pointes et une sécurité approximative.
Constat En essayant de voir de près les véritables problématiques du transport en Tunisie, deux aspects retiennent l'attention des citoyens : Du côté des usagers du transport public, ces derniers remarquent que ce mode ne respecte jamais les horaires affichés dans les stations des bus et des métros. D'ailleurs, les citoyens s'interrogent d'une part sur le non-respect des horaires affichés dans les stations et, d'autre part, sur ces métros, et ces bus, d'une même destination qui passent successivement (pendant un espace de cinq minutes parfois) après une longue période d'éclipse, notamment à la veille des heures des pointes. Ils trouvent que cette situation est répétitive et qu'elle dérange les usagers et n'aide pas à améliorer l'image du transport en commun. Dans ce lot, le premier métro, ou bus, est généralement bondé alors que le dernier de la série est presque vide. N'y a-t-il pas moyen de trouver des solutions intermédiaires ? Alors que du côté des citoyens motorisés, le son de cloche s'intéresse à d'autres soucis et principalement le manque de discipline sur les routes et le manque flagrant d'aires de stationnement. D'ailleurs, et selon plusieurs, la discipline de la circulation mérite d'être l'objet d'une matière étudiée par les élèves à partir des petites classes.
Solutions Les programmes ne manquent pas pour aérer la circulation et améliorer les conditions du transport public. Plusieurs conférences ont eu pour objet ces problématiques. Le Temps a cherché à les voir de plus près. Concernant la fréquence du métro et des bus, un expert nous a affirmé : « A l'état actuel des choses, on ne peut pas faire circuler davantage de métros sur le réseau. Ceci risquerait de le saturer au niveau de la station de la République (le passage) et de la place de Barcelone. Il n'y a pas suffisamment de voies pour permettre un plus grand flux. On se retrouve donc avec un nombre important de métros dans un seul sens. La solution passerait par l'aménagement de nouvelles stations souterraines. Espérons dégager bientôt des fonds pour ces objectifs. ». Pour ce qui est de la circulation monstre, un autre expert dit : « Sur une seule zone qui est l'avenue du 9 avril, il y a plusieurs ministères, trois facultés, trois hôpitaux, en plus que d'autres établissements et services publics, comment vous voulez que la circulation ne soit pas encombrée ? ». Il ressort de ces interrogations et de ces réponses que d'une part, des fonds substantiels sont nécessaires pour résoudre la problématique du transport en commun et opter véritablement pour le mode le plus économe et le plus propre ( les chemins de fer électrifiés), et, d'autre part, penser à restructurer la ville en faisant ressortir les administrations vers la périphérie. Autrement, les problèmes risquent de s'éterniser. Pourtant, tout le monde est conscient des problématiques et tout le monde est d'accord sur les solutions. Mais, a-t-on les moyens de ses ambitions ?