Les cours sont suspendus jusqu'à mercredi Il était 14 heures moins le quart quand les escarmouches commencèrent entre des représentants de l'UGET et une camarade de l'UGTE. D'après les premières informations recueillies, celle-ci tenait, paraît-il, à afficher un texte de son syndicat. Quand elle en fut empêchée, un étudiant de l'UGTE vint à la rescousse et voulut prononcer un discours à l'adresse de ses camarades présents. Il n'y arriva pas à cause d'une intervention hostile. Cela déplut à certains de ses accompagnateurs qui n'étaient pas tous inscrits à l'Institut Ibn Charaf. Les premières prises de bec furent sans gravité et le directeur de l'établissement, quelques professeurs ainsi que des fonctionnaires de l'administration parvinrent à calmer les esprits. Cependant, un quart d'heure après, le malentendu dégénéra en bataille rangée. On assista alors à des agressions physiques très violentes ; la cour de l'Institut fut couverte de pierres et de toutes sortes de projectiles ; chacun s'arma de ce qui lui tombait dans les mains soit pour mener l'assaut contre l'établissement soit pour le défendre. On évacua progressivement toutes les salles, mais il n'était pas possible de sortir par aucune des deux entrées principales de l'établissement, lesquelles étaient assaillies simultanément par les partisans de l'UGTE renforcés par des jeunes à l'identité suspecte. Vivement les vacances du printemps L'administration empêcha alors les étudiants d'Ibn Charaf de réagir à la tentative d'encercler le bâtiment et les obligea à attendre l'intervention d'une force militaire ou policière. C'est seulement vers quinze heures que la zone retrouva son calme. Mais les assaillants de l'Institut restèrent embusqués dans les alentours ou bien rejoignirent la Faculté des Sciences Humaines et Sociales (boulevard du 9 avril) lorsque arrivèrent les agents de la sûreté. Pour parer à l'éventualité d'une seconde attaque contre l'Institut Ibn Charaf et également pour empêcher des représailles des étudiants de l'UGET, la direction de l'établissement décida la suspension des cours jusqu'à demain mercredi. D'ici là, les rancunes se seront peut-être apaisées. Signalons au passage que, mercredi dernier, les étudiants d'Ibn Charf organisèrent un immense gala interne qui se déroula sans le moindre accroc et dans une ambiance festive des plus réussies. Ce n'était pas le cas le lendemain, à la faculté du 9 avril où l'organisation d'une danse collective échoua à cause d'échanges violents avec des étudiants islamistes. Bientôt les vacances du printemps et avec elles nous espérons que l'atmosphère redeviendra plus saine entre tous les étudiants. D'ailleurs, maintenant que la plupart des résultats du premier semestre sont affichés et que l'Institut Ibn Charaf est fermé pour deux jours, il y a de fortes chances ( ??) qu'une bonne partie des étudiants prenne congé avant l'heure et déserte les facultés dès ce week-end ! Faut-il s'en réjouir ou s'en plaindre ? Difficile d'y répondre !