Une nouvelle hausse de 100 millimes 6 mois après la dernière majoration (presque) similaire Chose promise, chose due. En anglais, “ Let it be said, let it be done". S'agissant de la majoration des prix à la consommation familiale, le gouvernement de la Troïka- en attendant son élargissement pour devenir la « Quatroika » ne se fait pas prier et ne recule devant rien pour tenir ses promesses. A partir d'aujourd'hui, les prix à la pompe seront majorés de 100 millimes. Il s'agit du second ajustement à la hausse dans une période de six mois. Un passage obligé, clame nos décideurs. Justifié par l'envolée des prix internationaux, le déficit budgétaire et la pesanteur de la caisse de compensation sont les prétextes tout à fait indiqués avancés par le gouvernement pour faire passer cette pilule à avaler. Une hausse qui n'a fait qu'alourdir encore plus les pesanteurs endurés par les consommateurs tunisiens déjà essoufflés d'un pouvoir d'achat en perpétuelle dégradation. Les autorités semblent préférer les « solutions rapides, faciles ». Mais entre temps, le consommateur continue de payer la note. Il faut dire que la situation économique est de plus en plus alarmante et le gouvernement et aux abois pour pallier les besoins incessants de l'économie nationale et subvenir aux revendications sociales qui vont crescendo, il n'y a point d'issue. L'Ajustement des prix s'avère l'outil de secours pour renflouer la caisse surtout avec la saignée de l'endettement extérieur qui atteint la barre fatidique 30 milliards DT, soit 48% du PIB. Aujourd'hui, l'endettement global (intérieur et extérieur) du pays frôle le seuil de 46,1% du PIB. Plusieurs questions se posent dès lors dans la foulée : L'état précaire actuel de l'économie supportera-t-il d'autres lignes de crédits ? Sommes-nous au bord d'une cessation de paiement ? La phobie grecque est-elle envisageable ? Même si certains experts assurent que le niveau actuel de l'endettement est maîtrisable en Tunisie et qu'il n'a y pas péril en la demeure, l'on n'arrive pas toutefois à calmer tous les esprits surtout après le rabaissement de la note souveraine du pays qui embrigade l'économie nationale dans des coffres bien verrouillées des institutions internationales notamment celles de Bretton Woods. D'ailleurs, cette nouvelle majoration des prix des hydrocarbures n'est qu'une première réponse aux recommandations du FMI. La libéralisation progressive des prix des matières premières, n'est qu'une goutte dans un océan de réformes dites structurelles.
Yosr GUERFEL AKKARI
Nouveaux prix des carburants - L'essence sans plomb : De 1470 à 1570 millimes - Le gasoil 50 : De 1300 à 1400 millimes - Le diesel : De 1090 à 1170 millimes - GPL pour véhicules : 698 millimes - Fuel oil Lourd n°2 : de 450 à 480 dinars/tonne Selon le communiqué officiel du ministère de l'Industrie, les prix du gaz de pétrole liquéfié (GPL) domestique ainsi que celui du pétrole lampant resteront inchangés.