La branche « chaussures » avec ses 198 entreprises opérationnelles ayant au moins 10 emplois fait travailler 18 400 personnes. Une bonne majorité de ces entreprises sont totalement exportatrices. Leur nombre s'élève à 123. Quatre - vingt six unités sont à participation étrangère. Durant ces dernières années la branche a réalisé une croissance remarquable. Le nombre d'entreprises totalement exportatrices a beaucoup augmenté. C'est une branche principalement orientée vers l'exportation. De nouveaux projets de création et d'extension sont réalisés. La taille moyenne des entreprises augmente. Elle passe de 66 à 93 emplois par entreprise. La valeur de la production est passée de 687 millions de dinars en 2000 à 952 millions de dinars en 2004 enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 8%. D'ailleurs de janvier à juin 2007, l'indice de la production de la branche industries du cuir et de la chaussure est passé de 124,4 à 138,9. C'est dire combien ce créneau est resté performant au fil des ans. L'exportation enregistre un taux de croissance annuel moyen de 10%. Les principales destinations sont l'Italie et la France accaparant 81% des exportations. La balance commerciale est largement excédentaire. Le taux de couverture a été de 570% pour l'année 2004. Pour tout le secteur textile, habillement et cuir, les exportations se sont élevées à 3675,7 million de dinars jusqu'au mois de juillet 2007, contre des importations de 2431,5 millions de dinars.
Fermeture d'unités peu rentables Des insuffisances et des faiblesses, dans la branche « chaussures » sont à signaler. La branche a connu l'arrêt d'activité ou la fermeture de 107 unités entre 2000 et 2004 dont 74 sont totalement exportatrices, soit 70%, selon une étude faite par l'Agence de Promotion de l'Industrie. Le nombre d'entreprises à participation étrangère a diminué en passant de 101 en 1999 à 86 en 2004. La productivité, révèle l'étude « est restée en deçà de l'objectif fixé qui a été basé sur la moyenne des pays européens (22 paires/jour/personne). Elle est passée de 10,6 paires /jour/personne en 1999 à 11 paires/jour/personne ». Depuis cette date, elle n'a pas beaucoup avançé. En même temps, le marché mondial de la chaussure connaît une grande évolution. La production mondiale est estimée à 20 milliards de paires par an. Depuis 1998, elle évolue à un taux moyen de 10%. La Chine et les pays asiatiques assurent 80% de la production mondiale. Les plus grands importateurs dans le monde sont les Etats - Unis ( 31% ) , l'Union européenne ( 35%), Hong Kong ( 10%) et le Japon ( 6% ). Les plus grands exportateurs sont la Chine (42%), l'Italie (12%), le Vietnam (5%), l'Indonésie (4%). L'Espagne, le Brésil et le Portugal assurent chacun 3% du marché mondial. La part de la Tunisie est de 0,4%. Notre principal marché est l'Union européenne qui importe globalement 1,1 milliard de paires de chaussures dont 46% provenant de la Chine, 24% du Vietnam. La Tunisie assure seulement 1,5% des importations européennes.
Améliorer la qualité La consommation moyenne de paires de chaussure par tête d'habitant est de 5,5 en France, 4,6 en Grande Bretagne et 4 en Allemagne, aux Etats - Unis, en Italie et en Tunisie. L'étude révèle que « l'Italie est le premier producteur mondial de chaussures sous licence avec 72%. Il est le premier exportateur de chaussures de haut de gamme vers la Chine, les Etats - Unis et les autres pays de l'Union Européenne. » Les exportations de chaussures en Tunisie ont enregistré une progression sur le marché italien qui s'explique par la forte présence d'entreprises à participation italienne dans notre pays. Notre part de marché sur l'Allemagne a diminué. Quant à notre part sur le marché français, elle, elle est restée stable. Comment remédier aux faiblesses constatées et renforcer notre présence sur le marché mondial ? Pour réaliser pareil objectif, il faudra poursuivre le programme de mise à niveau et de modernisation. La productivité doit se rapprocher aux standards européens. La qualité des chaussures tunisiennes doit s'améliorer. Les entreprises doivent être incitées à recourir à la certification. Il est nécessaire d'orienter progressivement la production vers la fabrication de produits finis pour avoir une plus grande valeur ajoutée. Pour exporter davantage, nos entreprises doivent être de plus en plus présentes dans les manifestations internationales afin de faire la promotion de la chaussure tunisienne et de conquérir de nouveaux marchés.