Le taux d'endettement de la Tunisie est respectable et il ne dépasse pas 50%, selon le gouverneur de la BCT Possibilité de privatisation des trois banques publiques La Tunisie est sur le point d'avoir l'accord du Fonds Monétaire International (FMI) pour l'octroi d'un crédit « stand-by » d'une valeur de 2,5 milliards de dinars tunisiens. Un crédit précaution qui répond aux besoins de la Tunisie en financements extérieurs évalués à quelque 5 milliards de dinars. Selon Chedly Ayari, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, la Tunisie se trouve obligée à recourir au FMI pour répondre à ses besoins en financements. Il rappelle dans le cadre d'une conférence de presse tenue hier au siège de la BCT, que la partie Tunisienne tient bon les négociations avec le FMI. Pour lui, les réformes exigées par le FMI sont auparavant adoptées par le gouvernement et l'Assemblée Nationale Constituante outre les autres créanciers de la Tunisie à l'instar des institutions financières internationales (la BAD, la Banque Mondiale et même la Banque Islamique de Développement). Ces réformes touchent la réduction des dépenses de compensations, car il est anormal selon lui, que ces dépenses atteignent le seuil de 5 milliards de dinars, l'équivalent de l'enveloppe allouée au développement pour l'année en cours. Et c'est dans ce contexte que s'inscrivent les derniers ajustements des prix des hydrocarbures décidés récemment par le gouvernement de Lâarayedh. Le secteur bancaire est aussi concerné par ces réformes. Les créances douteuses et les crédits dits classés figurent aussi dans le collimateur des propositions des réformes proposées. On évoque également des réformes qui touchent à l'éducation, les stratégies d'emplois.... Ce n'est pas un nouveau « PAS » ! Chedly Ayari rappelle aussi que la Tunisie ne risque pas un nouveau PAS (Plan d'Ajustement Structurel). Car, les circonstances diffèrent. En 1986, la Tunisie avait recours au FMI alors qu'elle ne disposait d'aucune réserve en devises et qu'à cette période la situation économique du pays était catastrophique. En 2013, le deuxième recours au FMI s'inscrit dans d'autres circonstances. La Tunisie dispose selon les statistiques de la BCT environ de 11 milliards de dinars comme réserves en devises. Elle a aussi réalisé un taux de croissance qui frôle 3,5%, histoire de dire que le pays se trouve dans une situation confortable et même avec le recours à ces crédits le taux d'endettement de la Tunisie demeure dans un niveau respectable (entre 48% et 49%) en comparaison avec d'autres pays à l'instar du Maroc, l'Egypte et la Turquie ou' ce taux dépasse les 50%. Sur un autre plan, le gouverneur de la BCT a déclaré, que la Tunisie pourrait facilement résoudre ses problèmes économiques. « Nous savons comment résoudre le déficit budgétaire, le déficit commercial ainsi comment créer de la richesse. Il faut juste avoir une visibilité politique », a-t-il déclaré tout en précisant que le politique devrait bouger pour faciliter le travail de l'économique. On devrait certainement attendre l'ANC pour qu'elle bouge et évite les faux débats ! Zied DABBAR
La privatisation des banques publiques est possible Les trois banques publiques (BNA, BH et la STB) vont connaître une opération d'audit pour décider d'ici la fin de cette année les scénarios de leur sauvetage. « C'est vrai que ces banques connaissent des difficultés financières, mais elles sont par contre loin de la faillite », affirme le Gouverneur de la BCT qui précise que trois scénarios sont envisageables. Il s'agit en premier lieu de la fusion de ces trois banques en un pôle financier géant pour finalement favoriser la création d'un champion national régional. Mais quel monstre devrait naître ? En deuxième lieu, Ayari parle de la privatisation de ces banques pour finalement avoir un partenariat public-privé solide. Il évoque également l'éventualité de redressement chacune de ces banques et de garder la même situation.