Le mois d'avril s'annonce terriblement laborieux pour les enseignants ainsi que les fonctionnaires de secteur de l'Education nationale qui se démènent inlassablement pour la réalisation de leurs revendications. Après la grève des fonctionnaires, celle des enseignants du secondaire, vient le tour des enseignants de l'école de base d'annoncer une grève pour le mercredi prochain 24 avril. Le point commun de toutes ces grèves est le non respect par le ministère de l'Education des accords conclus. Tahar Dhaker, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement de base, a affirmé, hier, dans une conférence de presse très suivie, que le syndicat était contraint d'annoncer la tenue de la grève du 24 courant après « l'absence d'horizons pour un dialogue sérieux et responsable avec le Gouvernement ». Il rappelle que la grève du 4 octobre 2012 avait été suspendue à cause des accords signés avec le Gouvernement. L'accord a été signé le 2 octobre avec le ministre de l'Education, le ministre des Affaires sociales, le Conseiller du Chef du Gouvernement. Six mois après cet accord n'a pas été appliqué. Dans cet accord, il était convenu d'accélérer la publication du statut convenu le 27 aout 2012. Le Gouvernement s'était engagé à procéder aux promotions sans attendre la publication des statuts. Des circulaires ont été publiées pour le lancement de ces promotions. Les candidatures ont été présentées. Les dossiers ont été préparés. Les résultats des promotions professionnelles devaient être publiés le 12 janvier 2013. De tout cela, rien n'a été concrétisé. Le ministère a fait machine arrière avançant le prétexte qu'il faut attendre la publication des statuts. Après pression du syndicat, le ministre de l'Education avait annoncé que les statuts des enseignants de l'Ecole de base, ont eu l'aval du Conseil des ministres tenu le 22 février 2013. Il s'est avéré par la suite que cette information était dénuée de tout fondement. Le 10 avril courant, le ministère le ministère a écrit au syndicat demandant la révision des statuts et leur renégociation. Le ministère veut revoir un accord signé. De même le ministère veut renier des accords signés après les élections du 23 octobre. Des accords sont arrivés à terme et n'ont pas été mis en application. Ils intéressent les Directeurs des écoles de base, les administratifs et plusieurs catégories d'enseignants. Les négociations devaient s'achever avant la fin de 2012. Il en est ainsi, de l'article 35 de la loi d'orientation. Le syndicat veut que les écoles primaires aient le statut d'établissement public à caractère administratif afin qu'elles puissent être gérées convenablement. N'ayant pas qualité d'établissements publics, les écoles sont délaissées à leur propre sort. Par ailleurs, les instituteurs demandent l'augmentation de la prime de rentrée scolaire. C'est une ancienne revendication. « Parmi les fonctionnaires, l'instituteur est le seul à payer de sa poche les frais de ses instruments de travail », s'écrie Tahar Dhaker. Le syndicat est disposé à ce que cette revendication soit réalisée graduellement. De même les instituteurs, tiennent à disposer d'horizons scientifiques plus vastes. Depuis 5 ans, les possibilités de bénéficier de formations supérieures, ne sont plus de mise. Une revendication à caractère financier : les premiers maîtres d'application de la troisième catégorie, lorsqu'ils passent à la deuxième catégorie continuent à toucher les primes de leur ancienne catégorie et non la nouvelle. Soucieux de privilégier le dialogue, le syndicat avait écrit au ministère le 21 mars dernier demandant une réunion de travail pour tirer les choses au clair. Le 1er avril, il a envoyé une deuxième correspondance, le 10 une troisième, demeurées sans résultats. « La grève n'est pas un objectif en soi, mais un moyen légal de réaliser nos revendications », rappelle Tahar Dhaker. Jeudi dernier, 18 avril une réunion a été tenue au ministère. « Dommage ! Elle n'était pas une réunion de négociation. Aucune réponse n'a été donnée à nos revendications », déplore le secrétaire général du syndicat. Il ajoute que l'autre partie ne maîtrisait pas le dossier. « Ce n'est pas sérieux. Il n'y a pas de volonté de réussir la fin de l'année scolaire », proteste-t-il. Le litige avec le ministère concerne à 90% des accords signés et non respectés. « Depuis le 2 octobre jusqu' à nos jours, nous avons énormément patienté. Nous avons attendu la formation du nouveau gouvernement. Nous sommes disposés à négocier et nous nous opposons à toute tentative de créer un clivage entre le syndicat et les enseignants », dit-il. Tahar Dhaker tient à préciser que les tentatives de décrédibiliser les négociations et le droit syndical, en reniant les accords signés ne passeront pas. Il lance un appel au ministère et au Gouvernement pour dire qu'un climat social apaisé passe par l'écoute de la voix des enseignants et leurs représentants syndicaux. Du côté du syndicat, on espère que les revendications des enseignants soient satisfaites avant la journée de grève.