La nouvelle a été annoncée lors d'une conférence de presse organisée récemment à Tunis à laquelle étaient présents le ministre de la Culture, Khélil Gouia, rédacteur en chef de la revue, plusieurs journalistes et un bon nombre d'artistes et d'hommes de culture. Rappelons que la revue « Founoun » a disparu de la scène culturelle au lendemain du 07 novembre 1987 avec l'annulation de la Caisse du Développement Culturel. Il a fallu attendre la Révolution pour que cette revue, spécialisée dans la critique artistique reparaisse et ce, suite aux revendications incessantes et pressantes des artistes tunisiens et aux efforts et au soutien moral et matériel du ministère de tutelle qui a finalement donné son accord de rééditer cette revue, dans une nouvelle version bien fournie. Une initiative louable de la part du ministre de la culture qui a, par ailleurs, promis lors de ses rencontres avec les artistes, de réhabiliter les productions précédentes qui ont été interdites dans l'ancien régime, notamment la loi relative à l'exhortation à la création littéraire et artistique qui, croit-on savoir, paraîtra bientôt. Une telle loi permettra aux créateurs d'aller au devant et de réaliser leurs projets culturels et artistiques en toute quiétude. « Founoun », cette revue trimestrielle bilingue, est spécialisée dans la critique artistique pour promouvoir la créativité dans tous les domaines culturels (arts, littérature, théâtre, cinéma…). C'est un forum qui réunit les critiques d'arts, les spécialistes et les chercheurs en matière culturelle qui auront l'occasion de livrer leurs pensées et leurs analyses sur tout ce qui se passe sur la scène culturelle en Tunisie. Dans son édito, Khélil Gouia présente « Founoun » en ces termes : « Un espace qu'on veut accueillant pour toutes les plumes nourries du désir de développer et de promouvoir le discours critique en Tunisie, dans les différentes expressions artistiques : arts plastiques, théâtre, cinéma, musique… C'est un support pour transmettre et communiquer une œuvre d'art et établir des ponts d'échanges entre elle et le public, sans oublier le rôle du discours critique… » Dans sa partie arabe, cette édition volumineuse, portant le numéro 8, (sachant que la revue s'est arrêtée en 1987 à son numéro 7), comporte plusieurs articles réparties sur des rubriques intitulées respectivement «Approches », « Colloque », « Expériences », « Lumières », « Dossiers », « Suivis », « Livres », « Institutions »… dans sa partie française, la revue présente, outre, l'éditorial de Khélil Gouia, rédacteur en chef, quatre dossiers : « Le devenir révolutionnaire par l'Art ou la Citoyenneté Concrète » de Salwa Mestiri, « Révolution/ Contre –révolution ou Faites vos jeux, rien ne va plus » de Moez Safta, « L'historicisme de l'art révolutionnaire : quelle lecture et quelle analyse ? » de Faten Chouba Skhiri, et « L'Espace public en Tunisie entre conflit idéologique et liberté d'expression » de Moufida Ghodhbane. Dans la rubrique « Approche et prospection », on peut lire les articles « Digressions autour d'une œuvre sans collier » de Mohamed Ben Hammouda, « les danses tunisiennes à l'épreuve de la danse contemporaine : le cas Malek Sebai » de Mariem Gallouze, « Pratiques spectaculaires dans l'espace public comme pratique en marge de l'institutionnel : exemple du festival off d'Avignon » de Mahfoudh Ben Abdeljalil et « La 24è session des JCC : questions sur l'avenir du cinéma du sud » de Kamel Ben Ouannès. Figure également une interview avec le maestro Mohamed Garfi et d'autres études sur des thèmes différents non moins importants. Une revue très élégante, au papier fort et brillant et dont les photos sont en couleurs et qui peut servir de référence aux professionnels comme aux amateurs de l'art qui y trouveront toutes les informations et les critiques sur tout ce qui se rapporte à la scène culturelle...