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«Faites entrer l'accusé... messieurs les juges !» scandent les sit-inneurs La colère gronde à la faculté de la Manouba suite à la condamnation de deux niqabées
Sit-in de protestation à l'appel de l'Union générale tunisienne des étudiants (UGTE) pour le soutien des deux niqabées condamnées respectivement à deux mois et quatre mois de prison avec sursis alors que, selon l'organisation syndicale islamiste, le vrai coupable Ridha Kazdaghli a été acquitté. «Nous revendiquons le droit de citoyenneté des niqabées, à partir du moment où elles en sont privées. Ces Tunisiennes sont interdites de frôler l'entrée de la faculté de la Manouba sur une décision du doyen.» s'indigne Rached Kahlani, Secrétaire général de l'UGTE La colère gronde à la faculté des lettres de la Manouba. L'affaire du doyen et des deux niqabées n'est pas encore à son ultime épisode suite à la prononciation du jugement par le tribunal de première instance de Tunis. Et paraît-il, ce n'est que le début des protestations des conservateurs de la faculté qui comptent rendre à la niqabeé ce qui lui revient de droit : l'enseignement public. « Maintenant que le jugement a été rendu public et que les masques sont tombés, il n'y a pas lieu de se faire des illusions : les niqabées ne sont pas les bienvenues à la faculté de la Manouba et de ce fait elles ne sont pas considérées comme étant des citoyennes tunisiennes ayant droit à l'enseignement public. » scandent les sit-inneurs qui protestaient, hier matin, contre le jugement du tribunal de première instance en faveur du doyen Habib Kazdaghli. Rappelons que le doyen avait été accusé, le 6 mars 2012, d'avoir giflé une étudiante portant le niqab, laquelle a fait irruption dans son bureau accompagnée de sa collègue et selon le doyen « les deux jeunes femmes ont saccagé son bureau ». Un sit-in en attendant la décision du conseil des universités En ce matin 3 mai, à la faculté de la Manouba, des voix se sont élevées pour s'indigner contre un jugement dit injuste à l'égard des deux filles niqabées qui selon le communiqué de l'Union générale tunisienne des étudiants (UGTE) ont été « abusivement condamnées respectivement à deux mois et quatre mois de prison avec sursis» alors que, toujours selon l'organisation syndicale islamiste, « le vrai coupable Ridha Kazdaghli a été acquitté. » «Faites entrer l'accusé…messieurs les juges» scandent les sit-inneurs d'hier «Nous revendiquons le droit de citoyenneté des niqabées, à partir du moment où elles en sont privées. Ces Tunisiennes sont interdites de frôler l'entrée de la faculté de la Manouba sur une décision d'Habib Kazdaghli. » s'indigne Rached Kahlani, Secrétaire général de l'UGTE qui rappelle que ce mouvement syndical d'obédience islamiste compte « revendiquer le droit des niqabées d'une manière pacifique. Nous entamons notre protestation en partant de la faculté des lettres de la Manouba, et de la faculté des sciences de Tunis, là où se tient actuellement le sit-in ouvert des étudiants par le comité de soutien aux niqabées depuis plus de 67 jours. » dit-il en continuant « Nous attendons la décision du Conseil des universités qui devrait se réunir le vendredi 3 mai d'une manière exceptionnelle pour trancher sur la question du port du Niqab dans les établissements universitaires publics. » Il faut rappeler dans la foulée que les étudiants qui soutiennent les niqabées étaient à la rencontre de députés de l'ANC samedi dernier et qu'un sit-in de soutien aux niqabées a été organisé devant le ministère de l'Enseignement supérieur, il y a peu. Les revendications estudiantines n'ont pas donné lieu à de décisions en faveur des niqabées exception faite d'une déclaration jugée « laxiste » du ministre de tutelle sollicitant les universitaires du Conseil scientifique à revenir sur leur décision « momentanément » pour permettre aux niqabées de passer les examens. Dans une autre déclaration à une radio Moncef Ben Salem aurait fait remarquer qu'il serait possible de saisir la justice si les niqabées continueraient à être empêchées de passer les examens. Rached Kahlani nous a confié que l'UGTE depuis septembre dernier a fait appel à la justice mais le verdict était en faveur de la décision du conseil scientifique que le tribunal a considéré comme étant « la seule partie ayant les prérogatives de juger de la réglementation dans les milieux universitaires publics. »