Demain, lundi 6 mai, à 11 heures du matin, sera annoncée la naissance d'une nouvelle formation politique tunisienne, baptisée Le Mouvement des Destouriens Libres (M.D.L.). Une conférence de presse sera donnée à cette occasion à l'Hôtel Africa de Tunis par le comité fondateur de cette coalition destourienne qui regroupe cinq partis fusionnés à savoir Le Mouvement Réformiste Tunisien (de Omar S'habou), L'Union du Néo-bourguibisme (fondée par Salah Mosbah), le Parti Al Watan (groupe de Mansour Moalla), L'Alliance pour la Tunisie (de Karim Missaoui) et le Nouveau Parti Destourien (de Taoufiq Ben Khoud). Anticipant l'événement, nous avons eu ce bref entretien avec M. Salah Mosbah, désormais vice-président du M.D.L. Le Temps : comment présentez-vous la nouvelle coalition ? C'est tout simplement un prolongement de la voie bourguibienne que nous considérons comme un processus patriotique et moderniste qui, malheureusement, n'a pas pu parachever sa maturité démocratique et dévia de ses nobles idéaux au milieu des années 1970. Nous ambitionnons de reprendre le projet et de le mener à terme sur le chemin de la démocratie, car aujourd'hui, le choix démocratique s'impose à tous. Est-ce vous vous démarquez de la coalition formée autour de Kamel Morjane et de Mohamed Jegham ? Nous prenons nos distances par rapport à cette autre coalition bourguibiste d'abord parce qu'elle nous semble réfractaire à toute fusion organisationnelle ; mais notre réserve à son égard s'est raffermie depuis que ses positions se sont trop rapprochées de celles d'Ennahdha, le parti au pouvoir. Et qu'en est-il de votre position par rapport à Nida Tounès ? Le parti de Si Béji est, au même titre que notre coalition, un prolongement du bourguibisme, et l'école bourguibienne donne lieu, comme c'est le cas au sein des courants nationalistes, gauchistes ou islamistes, à une diversité d'approches partisanes et à une pluralité de mouvements. Ceci étant, nous ne déplorons pas de véritable divergence entre notre coalition et Nida Tounès. Mieux encore, il est fort probable que dans un prochain avenir nous ralliions L'Union pour la Tunisie. Et que nous réserve d'autre votre conférence de demain ? Nous annoncerons bien évidemment la création du M.D.L., présenterons à la presse les différents fondateurs du parti et déclinerons plus amplement notre identité politique. A ce propos, la conférence de presse sera honorée par la présence de plusieurs personnalités de marque dont Messieurs Béji Caïed Essebsi, Mustapha Filali, Foued Mbazâa, Mansour Moalla, Mongi Koôli, Abdelkrim Zbidi, Rachid Sfar, Mohamed Ennaceur, Amor Chedli, Abdelmajid Chaker. Nous nous attendons aussi à la participation de plusieurs leaders de différents partis tunisiens. Vous ne citez là aucun nom de femme. La gent féminine est elle absente de vos structures supérieures ? Non, dans un parti qui se réclame du bourguibisme authentique, l'élément féminin ne peut-être occulté. Des femmes jeunes et moins jeunes figurent dans la composition de notre comité fondateur et dans celle du Comité central !