L'initiative a été prise au lendemain du fameux reportage d'Envoyé Spécial qui a terni l'image de la Tunisie aux yeux des Européens, notamment les Français dont la plupart ont eu peur de se rendre en Tunisie, prétextant que le pays est devenu infernal à cause de certains événements sociaux ou politiques qui pourraient d'ailleurs survenir dans tous les pays, même les plus démocratiques du monde. « Pour la Tunisie qu'on aime » est donc un concept qui vise à réhabiliter l'image de la Tunisie, terre d'accueil et d'hospitalité, devenue depuis la Révolution un pays où la démocratie est en train de se construire, pierre par pierre, quoique difficilement, mais à pas sûr. L'objectif de cette campagne est donc de rassurer Tunisiens et Etrangers sur l'avenir meilleur de la Tunisie. Il incombe donc à toute la société civile (individus et associations) de participer à ce grand projet. « Pour la Tunisie qu'on aime » a choisi le Théâtre Municipal de Tunis pour lancer sa campagne lors d'un spectacle essentiellement humoristique qui eut lieu lundi 06 mai en présence d'un public nombreux et sans doute convaincu des idéaux et des principes de cette campagne. Ont pris part à ce spectacle notamment Lotfi Abdelli et Guy Bedos, humoriste français d'origine algérienne, accompagnés de plusieurs comédiens qui ont merveilleusement animé la soirée par leurs sketches époustouflants, créant beaucoup d'ambiance et de gaieté dans la bonbonnière. Le spectacle s'ouvre sur un récital poétique sur un fond musical où des poèmes patriotiques, en langue française, ont été récités et qui portaient sur la Révolution, la Tunisie, la femme et la liberté. Ce récital s'est achevé sur l'hymne national que le public, debout, a entonné en chœur. Le programme s'enchaine avec le passage des artistes, présentés au public par l'humoriste Lotfi Abdelli qui improvisa quelques dialogues empreints d'humour avec ses invités dont la plupart se sont produits pour la première fois en Tunisie. Nous citons notamment les jeunes artistes, Wad, Nidhal, Samia, Phil Darwin, qui ont respectivement présenté leur sketch sous les applaudissements du public. Lors de son passage, Phi Darwin, humoriste suédois, originaire du CongoBrazzaville, a su tenir le public en haleine durant une demi- heure grâce à ses sketches sur le thème du mariage mixte, de la femme africaine, maghrébine et des habitudes des Tunisiens… Ses regards, ses accents, ses gestes et ses mouvements sur scène font de lui un humoriste incontesté. Entre temps, ce sont Abdelli et Bedos, le clou du spectacle, qui apparaissent à plusieurs reprises sur les planches, parfois à deux, parfois en solo, improvisant des scènes bouffonnes et satiriques, traitant de la politique, de la Tunisie d'avant et d'après-Révolution, de l'immigration, de la femme, de certains comportements bizarres de Tunisiens en France et en Tunisie. La soirée s'est achevée, au bonheur du grand public, avec le slameur tunisien Hatem Karoui qui nous fit découvrir son slam purement tunisien, subtil, joyeux et plein d'humour ! Hechmi KHALLADI Les à-côtés : *Si le spectacle a réussi publiquement, l'organisation laisse néanmoins à désirer. Il parait que le nombre de spectateurs (dont la plupart étaient des invités d'honneur !) a dépassé de loin le nombre de sièges disponibles. Ce qui a provoqué un remue-ménage anormal dans la bonbonnière, sachant que même les strapontins ont été occupés. *plusieurs journalistes ont dû rester debout jusqu'au début du spectacle, faute de place. Leur attente a causé beaucoup de gêne à certains responsables qui sont venus présenter leurs excuses à plusieurs reprises auprès des journalistes en leur promettant des sièges dans les loges et un peu partout ! * Etaient présents dans la salle, deux figures symboliques, ayant trait à l'histoire de Tunisie à travers leurs ancêtres : il s'agit de Hager Bourguiba, petite-fille du président Habib Bourguiba et le petit-fils de Mendès France, l'homme politique français qui a signé l'autonomie interne de la Tunisie. La joie était à son comble quand les deux personnalités se sont serré la main et embrassés sous l'applaudissement du public. Une rencontre très significative pour les nouvelles générations tunisiennes et françaises.