Cousin du redoutable virus du SRAS qui avait provoqué en 2003 la mort de plus de 800 individus dans le monde en 2003, le «coronavirus» a déjà contaminé 34 personnes à l'échelle planétaire, dont 18 sont décédées, principalement en Arabie Saoudite. Un taux de mortalité élevé. Les personnes touchées par la maladie ont toutes séjourné en Arabie Saoudite ou été en contact avec un malade qui avait voyagé dans la région du Moyen-Orient, ce qui fait resurgir le spectre d'une épidémie identique à celle du SRAS. En Tunisie, aucun cas de contamination par le coronavirus n'a été enregistré, mais le fait que l'apparition de ce virus coïncide avec la saison de la «Omra» et son apparition dans des pays européens comptant d'importantes communautés tunisiennes (Bretagne , France Allemagne) et dans d'autres pays du Golfe (Emirats Arabes-Unis, Jordanie , Qatar) ont incité les autorités sanitaires à prendre d'ores et déjà des mesures de suivi adaptées. «Nous n'avons enregistré aucun cas de contamination par le nouveau Coronavirus ((NCoV/ appellation scientifique du virus, NDLR), mais nous suivons de près l'évolution des contaminations ce virus dans le monde. Des mesures de veille sanitaire ont été aussi mises en place », a indiqué hier le ministre de la Santé publique, Abdellatif El Mekki. Selon lui, plusieurs structures de veille sanitaire telles que la Direction des soins de santé de base (DSSB), l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes et le laboratoire de référence de l'hôpital Charles Nicolle, ont été mobilisées à cet effet. Cette veille sanitaire effectuée en étroite collaboration avec des partenaires internationaux, dont notamment l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Surveillance des cas d'infection respiratoire grave Le ministère de la santé a également procédé à l'activation du système de surveillance des cas d'infection respiratoire grave dans les hôpitaux. A ce jour, l'Organisation Mondiale de la Santé ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce international ni la détection de cette maladie dans les points de passage frontaliers. Le ministère de la Santé publique rappelle, néanmoins, l'importance du respect des mesures de prévention générale des maladies transmissibles particulièrement le lavage des mains, l'hygiène de l'environnement et des aliments et la prévention de tous contacts rapprochés avec les malades présentant des symptômes de grippe ou d'infection respiratoire aiguë ayant séjourné dans un pays du Golfe. Le coronavirus est semblable aux virus de la grippe ou de l'immunodéficience humaine. Ils sont présents chez de nombreuses espèces animales (bovins, porcs, chats, chiens, oiseaux) et se transmettent facilement entre espèces, c'est pourquoi il est difficile de connaître précisément leur origine. Ils peuvent infecter l'homme, plus ou moins gravement selon le type de virus. Alors que certains coronavirus n'entraînent que des rhumes bénins, d'autres, comme le nouveau coronavirus (NCoV), peuvent être mortels pour l'homme. Le NCoV» a été détecté pour la première fois en juin 2012 chez un malade hospitalisé à Djedda, en Arabie saoudite. Même s'il est difficile de connaître son origine précise, les scientifiques pensent qu'il pourrait venir d'un coronavirus détecté chez des chauves-souris de Hongkong, car ils sont très proches génétiquement. La transmission d'homme à homme confirmée Le virus altère les membranes qui tapissent les alvéoles pulmonaires, où se font les échanges respiratoires entre l'air et le sang. Cela provoque des essoufflements et des difficultés à respirer, qui peuvent évoluer vers une pneumonie. À cela s'ajoutent de la fièvre, avec une température supérieure ou égale à 38 °C, de la toux et, dans les cas les plus sévères, des insuffisances rénales. Les personnes touchées par le virus mettent entre 24 heures et 10 jours pour développer les symptômes de la maladie. Alors qu'on pensait que le virus ne pouvait se transmettre que des animaux à l'homme, le directeur général adjoint de l'OMS, Keiji Fukuda, a annoncé, le 12 mai, lors d'une visite en Arabie saoudite que «les différents foyers surveillés dans nombre de pays tendent de plus en plus à accréditer l'hypothèse qu'en cas de contact rapproché, ce nouveau coronavirus peut se transmettre de personne à personne». Il n'existe pour l'heure aucun vaccin ou traitement préventif contre le NCoV, seuls les symptômes de la maladie peuvent être pris en charge. On administre un traitement de support des défaillances viscérales, respiratoires et rénales. Même si aucun traitement antiviral n'a encore prouvé son efficacité, des chercheurs américains ont montré chez le singe que la combinaison de la ribavirine avec l'interféron alpha-2b, deux antiviraux utilisés pour traiter l'hépatite C, peut empêcher la reproduction du virus. Mais cela reste encore à étudier chez l'homme. L'autre enjeu pour les scientifiques est aujourd'hui de déterminer ce que les 34 malades avérés dans le monde avaient en commun, à part le fait d'avoir été dans la même zone géographique [la péninsule arabique]» afin de connaître le réservoir et le vecteur de transmission de virus. Une équipe de scientifiques de l'OMS est en Arabie Saoudite, pour tenter de déterminer comment ce virus a été transmis à l'homme.