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Le président du parti de la justice et du développement, Mohamed Salah Hidri sceptique «L'exposé des conclusions du rapport de la Cour des comptes relève de la diversion» dit-il Son de cloche
La cour des comptes soumet à l'opinion publique les conclusions de son rapport sur le contrôle des opérations financières de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). L'information, a priori, n'a rien d'exceptionnel sinon relevant de l'usuel pour une juridiction administrative chargée de contrôler le bon emploi et la bonne gestion des fonds publics. Mais pourquoi aurait-on choisi ce timing pour révéler ces résultats ? Selon Mohamed Salah Hidri, politologue, et président du parti d'obédience islamiste ‘'de la justice et du développement'' « il s'agit de la diversion, chose qui relève de la politique politicienne. Le but étant de détourner l'attention de l'opinion publique sur la composition de l'ISIE déjà contestée et ayant provoqué un tollé il y a peu. » dit-il. Il faut rappeler dans la foulée, que la liste des candidats a été annoncée le 13 mai et que le tribunal administratif a illico presto décidé de geler les activités de la commission de tri. Il était question de vices de procédures concernant notamment les critères d'évaluation et du délai de dépôt des candidatures jugés trop court. Quoi qu'il en soit, la composition de l'ISIE a provoqué une véritable polémique qui donne à croire que l'organisme qui supervisera les prochaines élections aurait été étouffé dans l'œuf. Mohamed Salah Hidri n'en revient pas. « Le gouvernement de Jébali, il y a quelques mois a usé de la même tactique quand Kamel Jendoubi allait briguer un autre mandat à la tête de l'ISIE. Alors on nous a sorti ce document soi-disant secret qui incrimine l'ancien président de l'ISIE et met du doute sur son intégrité morale. Mais comment peut-on parler d'un document secret alors que celui-ci provient de la cour des comptes a fait l'objet d'un conseil ministériel ! » avance notre interlocuteur qui ajoute « on a appris en ce moment que le gouvernement allait saisir la justice, mais l'acte n'a pas suivi ces promesses, malheureusement. » Et si des observateurs sont critiques quant au choix de ce timing, ils ne demeurent pas moins pantois quand ils apprennent que la cour des comptes censée être indépendante a pourtant présenté mardi 21 mai son rapport au président de l'Assemblée nationale constituante Mustapha Ben Jaafar, et le 22 mai, elle a soumis le même document au gouvernement de la République alors que ce rapport aurait été présenté directement dans le Journal officiel (JORT). « C'est une erreur qu'a commise Abdelkader Zgolli, le premier président de la cour des comptes » commente Mohamed Salah Hidri qui se dit hébété de voir tant de dépassements se pratiquer alors que quatre membres de la cour des comptes , eux-mêmes des magistrats, ont composé l'ancienne ISIE chapeautée par Kamel Jendoubi, à savoir, Ridha Mejri, Omar Tounakti, Mourad Ben Gassouma et Zied Bou miiza. Sans oublier les membres de l'Instance du contrôle général des finances qui du temps de l'exercice de l'ISIE, remplissaient leurs fonctions lesquelles relèvent du ministère des Finances. « Alors où était tout ce beau monde pour prévenir les dépassements ? » se demande notre interlocuteur. La question reste en suspens, en attendant des jours meilleurs pour la transparence administrative sous nos cieux.